En aura-t-on un jour jamais fini avec le fil à la patte que constitue le système de chargement filaire en vigueur sur la quasi totalité des terminaux mobiles, smartphones en tête ? La situation est en heureusement, petit à petit, en train d'évoluer grâce aux initiatives prises par une poignée de constructeurs (Google en tête) mais également des fabricants de meubles et de voitures avec des systèmes de charge par induction inclus dans quelques uns de leurs produits. 

Les choses bougent aussi au niveau des technologies embarquées dans les différents systèmes de charge sans fil avec l'arrivée du plus grand fabricant de puces européen, ST Microelectronics, sur ce créneau. Ce dernier vient ainsi de s'associer à WiTricity, une société du Massachussetts, pour développer des circuits intégrés dans le domaine du transfert d'énergie sans fil. Ce dernier n'a d'ailleurs pas manqué de souligner que cet accord montre bien à quel point les fabricants de puces voient dans la charge sans fil une nouvelle source de revenus tout en permettant de l'inclure dans leurs produits. Sur le papier, tous les principaux fabricants de puces ont rejoint des consortiums positionnés dans ce domaine, comme Alliance for Wireless Power (A4WP), la Power Matters Alliance (PMA) ou encore la Wireless Power Alliance (WPA). L'année dernière, la A4WP et la PMA ont uni leurs forces pour créer la AirFuel Alliance.

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Des smartphones se rechargeant sans fil via la spécification Powermat dans un café Starbucks. (crédit : Powermat)

Les semiconducteurs de ST Microelectronics pourront inclure des designs répondant à la spécification de la technologie de chargement sans fil par résonance magnétique poussée promue par AirFuel qui permet de charger des terminaux sur de courtes distances. Mais aussi sur des solutions multimodales incluant à la fois la résonance magnétique et l'induction, nécessitant un point de contact.

L'objectif visé par ST et WiTricity est de « couper le dernier lien » pour rendre pratique le chargement de produits électroniques, les terminaux IoT aussi bien que les applications dans le médical, l'industrie et l'automobile. ST fabrique déjà  un transmetteur et un receveur de chargement sans fil basé sur les standards QI et PMA fournissant jusqu'à 1 watt pour charger différents objets tel que les bracelets d'activité Fitbit.

« En combinant l'expertise de WiTricity avec les ressources et les propriétés intellectuelles clés de ST, incluant les technologies Smart Power et la technologie réseau basse consommation RF Bluetooth, cela permet de fournir des solutions de chargement sans fil complètes permettant d'accroître la facilité d'usage », a indiqué Matteo Lo Presti, responsable de la branche Analog et MEMS de ST Microemectronics. Dernièrement, WiTricity a annoncé des kits de développement « park and charge » (stationner et charger) sans fil utilisant le chargement IP 11kw pour véhicules électriques et hybrides.

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Evatran, une société spécialisée dans les technologies de chargement sans fil a participé avec le laboratoire de recherche Oak Ridge National à commercialiser un système de charge sans fil de 3,3 kilowatts pour la Nissan Leaf. (crédit : Evatran)

Basé à Watertown, dans le Massachussetts, WiTricity licencie son IP de chargement sans fil par résonance magnétique aux fabricants. En 2014 par exemple, la société à accordé un accord de licence pour Toyota afin de proposer un futur système de chargement pour ses voitures hybrides et électriques.

La technologie de chargement ans fil de WiTricity permet de délivrer de 3,3 à 25kw en fonction des usages et des besoins. Plus tôt cette année, ST et WiTricity ont présenté la technologie de transfert sans fil pour le chargement de véhicules électriques lors de la conférence Applied Power Electronics 2016 à Long Beach en Californie.

« La technologie issue de la collaboration entre ST et WiTricity va permettre aux concepteurs de produits dans le monde de mettre un terme au monde des câbles de chargement et nous permettre de promouvoir un large éventail de nos propres offres de semiconducteurs pour ces marchés émergents », a expliqué M. Presti.