En 2008, Peter Thiel, capital-risqueur et cofondateur de Paypal, estimait qu'il existait une corrélation entre le haut niveau de salaire des fondateurs d'une start-up et la forte probabilité d'échec. Il précisait à l'époque que les fondateurs qui sacrifient tout pour leur start-up sont plus dévoués à leur idée. Partant de ce constat, la récente étude de Compass semble démontrer la validité de cette proposition. Basée sur les données de plus de 11 000 start-ups à travers le monde, cette étude montre que près des trois quarts des fondateurs de start-ups à travers le monde gagnent moins de 50 000 dollars par an (y compris toute prise de participation ou autres avantages). Même dans la Silicon Valley, où les salaires sont les plus hauts des États-Unis, 66% des fondateurs se paient moins de 50 000 dollars par an et 75% touchent moins de 75 000 dollars. Cette région est toutefois celle dans laquelle la part des salaires par rapport au financement est la plus basse (1,98%). Compass estime que ces salaires peu élevés conditionnent la probabilité de réussite de l'entreprise. 

Une majorité de jeunes entrepreneurs Face à ces résultats, Compass a reçu de nombreuses questions qui l'ont obligée à se replonger dans les données pour les analyser plus en profondeur. Il en ressort que 78% des fondateurs de start-ups ont moins de 40 ans. Le salaire moyen selon la tranche d'âge se situe autour de 36 000 dollars pour les moins de 20 ans et pour les 21-30 ans. Il dépasse à peine les 50 000 dollars par an pour les tranches 31 à 40 ans et les 50 ans et plus. Les fondateurs âgés de 41 à 50 ans sont ceux qui ont le salaire moyen le plus élevé (60 456 dollars par an). Par ailleurs, les deux tiers des personnes interrogées n'ont pas participé à la fondation d'autres start-ups auparavant. Compass constate d'ailleurs que le salaire des fondateurs augmente en fonction de l'expérience de la création de start-up.

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