Dans une interview-confidence donnée au Wall Street Journal, Steve Ballmer raconte son départ de Microsoft. Celui-ci dit notamment qu'on l'a convaincu de quitter Microsoft, au motif qu'il n'avait pas pris de décisions assez rapides pour accélérer les changements. L'ancien CEO raconte qu'on lui a suggéré de faire preuve de plus de dynamisme, mais que finalement, il a été poussé vers la sortie. Le directeur de Microsoft John Thompson a déclaré au quotidien économique américain que le conseil d'administration « n'avait pas poussé Steve à démissionner », mais qu'il l'avait « sacrément secoué pour qu'il engage ses réformes au plus vite ». Comme le révèle lui-même l'ancien CEO, il est arrivé à la conclusion - ou il a été fortement poussé à admettre -  que quelqu'un d'autre devrait prendre la tête de Microsoft pour faire entrer l'entreprise dans une nouvelle ère de l'informatique. Au mois août 2013, Steve Ballmer avait officiellement déclaré qu'il quitterait ses fonctions dans les douze mois, le temps pour le conseil d'administration de lui trouver un remplaçant. Les actionnaires ont toutefois approuvé le projet de réorganisation « One Microsoft » proposé par Steve Ballmer. Son seul reproche à l'égard de l'ancien dirigeant est simplement qu'il n'a pas agi assez vite. « Au plus vite, Microsoft doit changer de modèle », a déclaré Steve Ballmer au Wall Street Journal. « Et reconnaissons-le : je suis le représentant de ce modèle », a-t-il ajouté. L'interview a été mise en ligne vendredi après-midi sur le site du quotidien économique.

Qui sera le prochain ?

Apparemment, Steve Ballmer a prévu de partir en mai. Après avoir déclaré au conseil d'administration que Microsoft avait besoin « d'un regard neuf », il a annoncé la nouvelle à sa famille. « Tout le monde a pleuré », a rapporté le journal. L'entreprise lui reconnaît d'avoir su générer des bénéfices considérables des divisions commerciales de la société. Mais, comme Bill Gates avant lui, Steve Ballmer n'a pas su identifier ou n'a pas voulu voir quelles étaient principales tendances : la montée des médias sociaux, les tablettes, et même l'informatique portable. Et surtout, il est à l'origine de plusieurs des lancements ratés de l'éditeur : Windows Vista, Windows 8 et encore la tablette Surface RT qui a plombé les comptes de Microsoft. La stratégie mobile de l'éditeur reste encore confuse avec l'intégration à venir de la division terminaux mobiles de Nokia - plus vraiment un champion dans ce domaine - l'incohérence chez les clients entre les tablettes animées par une puce ARM ou Intel, et la fusion des plates-formes Windows Store ARM/x86 pour dissimuler le peu d'applications disponibles pour la Surface RT.



Microsoft a vraiment besoin de sang neuf et l'arrivée aux commandes d'Alan Mulally, l'actuel CEO de Ford, serait vraiment de bon augure pour l'éditeur de Redmond.

Le nouveau dirigeant devra commencer par combler ces lacunes : parmi les successeurs possibles, sont notamment cités Alan Mulally, le CEO de Ford, et Stephen Elop, ex CEO de Nokia. Vendredi, Bloomberg a rapporté que lundi dernier, lors d'une réunion, le conseil d'administration avait décidé qu'il limiterait la horde des prétendants à trois ou cinq personnes. Dans le lot, Stephen Elop et Alan Mulally feraient figure d'outsiders.



Si Stephen Elop a très bien géré sa carrière, il n'en va de même pour Nokia qui a cédé toute son activité mobiles à Microsoft pour se recentrer sur les réseaux.

Aujourd'hui, M. Ballmer dit qu'il envisage de prendre six mois de vacances, le temps de réfléchir à ce qu'il aimerait faire. « Différentes options sont possibles », a-t-il déclaré, « mais pas pour diriger un autre grand groupe ». Il est certain que ce genre de récit est en partie motivé par la volonté de Steve Ballmer d'écrire sa propre histoire. Néanmoins, dans les dernières semaines et mois qu'il va passer à diriger la firme de Redmond, nous aurons sans doute l'occasion de voir un peu plus qui est l'homme qui a dirigé Microsoft pendant plus de 13 ans.