Chez France Télécom, une étape est franchie dans le cadre de la procédure pour harcèlement moral lancée  à l'encontre des trois anciens dirigeants du groupe, Didier Lombard, Louis-Pierre Wenes, et Olivier Barberot, et dans laquelle la CFE-CGC/UNSA s'est portée partie civile en avril 2010. L'ancien PDG de l'opérateur, Didier Lombard, a été entendu ce matin par le juge d'instruction chargé d'enquêter sur la série de suicides qui a eu lieu entre  2008 et 2010, en vue d'une possible mise en examen.  Louis-Pierre Wenes, ancien directeur délégué et Olivier Barberot, ex DRH de l'opérateur, seront respectivement auditionnés cet après-midi et demain. Vendredi, ce sera au tour de France Télécom, en tant que personne morale.

Requalification en mise en danger de la vie d'autrui

La CFE-CGC/UNSA rappelle sa demande de requalification des faits en « mise en danger de la vie d'autrui » dans le cadre d'une procédure ouverte depuis avril 2010. Début 2010, le
parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire sur le harcèlement moral et la mise en danger de la vie d'autrui.  Elle faisait suite à une plainte déposée en décembre 2009 par le syndicat Sud et à un rapport remis en février de la même année par l'inspection du travail. Le document pointait la politique de réorganisation  et de management de l'entreprise, et ses effets sur la santé physique et mentale des personnels.

Après une première étape d'instruction auprès de l'entourage des victimes, l'enquête cherche à faire la lumière sur le rôle des dirigeants de l'entreprise. Des perquisitions ont eu lieu dans les locaux de l'entreprise, notamment au siège social place d'Alleray à Paris,  mais aussi au domicile des principaux dirigeants de l'époque, dont Didier Lombard, Louis Pierre Wenes, et Olivier Barberot. Ces derniers devront s'expliquer sur la politique de management qu'ils ont mise en oeuvre, notamment au travers du plan NExT, dans le cadre d'une procédure pénale.

Pour autant, La CFE-CGC/UNSA considère que la qualification des faits en « harcèlement moral » est insuffisante. Le syndicat considère que l'instruction judiciaire doit pouvoir se poursuivre dans les meilleures conditions possibles et demande donc la  requalification en « mise en danger de la vie d'autrui ». « Nos collègues qui se sont suicidés durant l'époque Lombard méritent que la justice mette tout en oeuvre pour que la vérité soit établie et que les éventuels coupables soient condamnés », justifie l'organisation syndicale dans un communiqué.

(MAJ) A la fin de son audition, l'avocat de Didier Lombard a fait savoir que son client avait été mis en examen pour harcèlement moral.