Selon le New York Times, Sun aurait interrompu tous les développements de ses puces Rock à 16 coeurs destinées aux serveurs haut de gamme. Ce processeur multithreadé devait ainsi doubler le nombre de coeurs du plus performant des processeurs Sun, l'Ultrasparc T2. Le projet a été une des priorités les plus élevées chez le Californien qui a engagé d'imposantes sommes d'argent dans sa mise au point. Rock devait être disponible dès 2008, puis Sun l'a repoussé au second semestre 2009. Ce sont ces retards, en particulier, qui ont transformé le projet en une lourde charge financière pour Sun. Qui plus est, entre temps, des puces de plus en plus performantes ont pu voir le jour chez IBM, Intel et AMD. Pour l'instant, Sun refuse de commenter ces rumeurs, mais les observateurs du marché comme Gordon Haff, consultant IT principal chez Illuminata, les estime néanmoins tout à fait crédibles. « Les développements ont souffert des réductions de budgets (liées aussi à des pertes de parts de marché sur les serveurs) mais aussi de défauts identifiés au cours du processus de développement de la puce, » selon un analyste financier. Pour ne rien arranger, depuis plusieurs mois, le départ de plusieurs employés d'importance chez Sun a aussi affecté le projet Rock. Le vice-président exécutif de la micro-électronique, David Yen a rejoint Juniper Networks en 2008, et Marc Tremblay, le CTO de cette même division est désormais chez Microsoft. Enfin, sans pour autant avoir entraîné directement la décision, le rachat de Sun par Oracle pourrait bien avoir porté le coup fatal à Rock. Au moment de l'annonce de l'acquisition, en avril, le CEO Larry Ellison a signalé sa préférence pour Solaris et Java au sein de l'offre Sun. Il a plus tard relativisé en précisant son intention de rester dans le marché du matériel et d'augmenter les investissements sur Sparc. Pour les analystes, Oracle pourrait ainsi conserver certaines puces de la gamme comme les Niagara ou les Sparc64 dans le haut de gamme.