Depuis qu'il a racheté les logiciels de CRM mobile de RBS début 2013, Divalto voit dans ce type d'applications un axe de développement stratégique. L'éditeur alsacien a trouvé l'occasion de renforcer son offre dans ce domaine en faisant l'acquisition de SwingMobility le 5 février dernier. Créée en 2003, cette société de 30 salariés basée à Schiltigheim (67) a été reprise à la barre du  tribunal de commerce de Strasbourg alors qu'elle faisait l'objet d'une procédure redressement judiciaire. « Cela ne signifie pas que cette opération de croissance externe ait été bouclée pour une bouchée de pain, au contraire,» tient à préciser Thierry Meynlé, le président du directoire de Divalto. « Et pour cause, pas moins de 35 sociétés étaient sur les rangs. »

Si les candidats à la reprise étaient si nombreux, c'est parce que SwingMobility dispose d'une gamme de logiciels de CRM mobile reconnue. Mais, l'intérêt pour Divalto de mettre la main sur des produits similaires aux siens n'apparaît pas évident de prime abord. « Sur le papier, on peut dire que nos applications offrent des fonctions similaires aux collaborateurs intervenant sur le terrain », confirme Thierry Meynlé. « Mais elles répondent à des besoins différents », tempère-t-il. Les distinctions tiennent notamment au fait que DS-Mobileo de Divalto est un logiciel très standardisé (mais personnalisable) et conçu pour les terminaux sous Windows et Android. A l'inverse, les applications de SwingMobility sont tournées vers iOS et livrées avec un SDK qui permet donc aux développeurs d'en faire des adaptations très poussées. Enfin, DS-Mobileo est proposé en mode on-premise alors que SwingMobility est utilisé en mode SaaS par 80% des clients qui l'ont adopté.

Fusionner deux technologies de CRM Mobile

A terme, la stratégie de Divalto ne sera pas d'aligner deux offres de CRM mobile différentes. Au contraire, l'éditeur veut fusionner DS-Mobileo et SwingMobility en un seul et même produit, reprenant le meilleur des deux pour les plates-formes Windows, Android et iOS. « L'opération prendra plusieurs années, prévient Thierry Meynlé. Par expérience, nous connaissons le travail que demande la refonte importante d'un produit. A titre d'exemple, nous avons mis six ans pour livrer Infinity, la nouvelle génération de notre ERP. Dans le cas du CRM mobile, cela sera tout de même plus court.» Tant que cette fusion technologique ne sera pas aboutie, les logiciels SwingMobility continueront d'être vendus en direct. Dans leur forme actuelle, Divalto considère en effet que les produits ne sont pas mûrs pour être commercialisés par des partenaires. « Si le SDK qui accompagne les applications offre d'importantes possibilités d'adaptation, il ne permet toutefois pas de rendre les développements qui sont faits compatibles avec les versions ultérieures de SwingMobility. Or, les revendeurs ont besoin de proposer des solutions pérennes à leurs clients », explique Thierry Meynlé.

Un rachat qui renforce la présence de Divalto à l'international

En attendant de tirer pleinement partie de la technologie de SwingMobility, Divalto va d'ores et déjà pouvoir profiter de l'autre intérêt de son acquisition, à savoir sa bonne implantation dans les pays germaniques. L'entreprise dispose en effet d'une filiale en Allemagne depuis laquelle elle cible également l'Autriche et la Suisse. De son côté, Divalto est implanté au Canada et au Brésil et commercialise également ses logiciels dans d'autres pays à travers des distributeurs. L'an dernier, l'éditeur avait tenté de s'implanter lui-même outre-Rhin, mais l'expérience n'a pas été concluante. Grâce, notamment, à l'intégration de la filiale allemande de SwingMObility, Divalto anticipe que 20% de ses revenus seront générés à l'international cette année. Son chiffre d'affaires global devrait atteindre quant à lui 21 M€, dont 3 M€ environ proviendront de SwingMobility et 20% du SaaS. Enfin, ses ventes de logiciels de mobilité sont attendues à 5 M€ en 2015, contre 1,5 M€ l'année précédente.