Pour les entreprises, les données sensibles ont une grande valeur, et la plupart sont conscientes qu'elles attisent les convoitises de nombreuses personnes extérieures à la société, rapporte Symantec. Toutefois, le risque que représentent les propres collaborateurs de l'entreprise est très souvent sous-estimé. Pour mieux comprendre le phénomène, le spécialiste de la sécurité a consacré une étude empirique à cerner les caractéristiques de ces voleurs internes et les conditions qui les poussent à livrer des données à l'extérieur. Au cours de leur étude, les Dr Eric Shaw Harley Stock, experts dans le domaine du profiling psychologique et de la gestion du risque, ont ainsi identifié un certain nombre de critères.

Profil type


Le collaborateur qui dérobe des données occupe le plus souvent un poste technique. Il est âgé en moyenne de 37 ans, est de sexe masculin et travaille en tant qu'ingénieur, chercheur, manager ou programmeur pour son entreprise. Souvent, il a signé un accord relatif à la propriété intellectuelle des données de son entreprise. En interne, les voleurs de données utilisent selon Symantec des outils comme l'email, des serveurs FTP ou un accès à distance au réseau d'entreprise afin de s'approprier des données et de les sortir de l'entreprise. Dans 65% des cas, le collaborateur qui dérobe des données a déjà trouvé un nouvel emploi auprès d'un concurrent ou se sert des données dérobées afin de monter sa propre entreprise. Dans 20% des cas, il agit pour le compte d'un mandataire externe, et une fois sur quatre il livre les données dérobées à une entreprise totalement extérieure, voire même à l'étranger. Dans plus de la moitié des cas, les données sensibles sont dérobées durant le dernier mois de travail du collaborateur au sein de l'entreprise.

Vols d'informations accessibles


Dans plus de 75% des cas, les collaborateurs dérobent des données auxquelles ils ont officiellement accès. Ils s'emparent donc d'informations qu'ils connaissent déjà et avec lesquelles ils travaillent. Dans plus de la moitié des cas, les collaborateurs s'emparent de secrets d'entreprise. Pour 30% des situations, des informations financières, des listes de prix et d'autres données administratives sont concernées. Les vols de codes sources concernent pour leur part 20%, les vols de données concernant des logiciels propriétaires 14%, les données relatives à la clientèle 12%, et enfin les données relatives à la stratégie future de l'entreprise représentent 6% des vols.

Dans la plupart des faits, note enfin Symantec, il existe des signes annonciateurs. En effet, des problèmes internes poussent souvent le collaborateur à dérober des données. D'autres signes peuvent être le stress ou un comportement inhabituel. Les actes de vols de données ne sont pas toujours malveillants, souligne encore Symantec. Souvent, ces vols sont le fait de négligences ou de méconnaissance.

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