En France, le marché des logiciels et des services informatiques devrait enregistrer une croissance comprise entre 2% et 4% et peser 42 Md€ au cours du premier semestre 2009, contre 6% au quatrième trimestre de cette année. C'est ce qu'a annoncé Syntec Informatique aujourd'hui, à l'occasion de sa conférence semestrielle. Pas question pour autant de comparer ce ralentissement à celui observé en 2001 : « Les circonstances sont très différentes. En 2001, les entreprises sortaient de quatre années fastes, avec une croissance annuelle moyenne de leur budget IT de 18%, portée par de nombreux projets (passage à l'an 2000 et à l'euro, arrivée massive d'Internet dans les sociétés, début de l'avènement de la téléphonie mobile...) », nuance Jean Mounet, président du syndicat professionnel. Le moral des dirigeants reste positif, à 116 selon l'indicateur de confiance du syndicat, mais il est en repli par rapport au mois de février (124). Reste que la crise financière risque d'avoir des conséquences sur la politique de recrutement des SSII et des éditeurs de logiciels, lesquels seront les plus touchés. Plutôt que d'évoquer un gel des embauches, Jean Mounet préfère parler de « stabilisation » et de prudence en raison du manque de visibilité, en rappelant que le secteur informatique reste le plus gros recruteur de cadres (entre 40 000 et 45 0000 recrutements en 2008, dont 15 000 à 20 000 créations de postes) et un taux de chômage faible (1,7%). Le Syntec observe par ailleurs un regain d'intérêt des jeunes ingénieurs pour le secteur IT, surtout chez les stagiaires, alors qu'ils privilégiaient auparavant le secteur de la banque et de la finance. Des évolutions contrastées en fonction des domaines applicatifs Malgré la crise, Syntec Informatique reste optimiste. Le syndicat a identifié quatre moteurs de croissance qui devraient assurer aux SSII une activité « relativement stable ». Il s'agit par exemple de la multiplication des contrats d'infogérance dans les administrations, les PME et les grands comptes, domaine dans lequel la France accuse encore un certain retard. Autre facteur de croissance, la déferlante des nouvelles réglementations (système d'immatriculation des véhicules, dérégulation d'EDF et de gaz de France, mise en place du bonus / malus écologique...), autant de chantiers que les entreprises et les administrations sont obligées de mettre en oeuvre, et ce quel que soit le contexte économique.