La réunion qui se déroulait le 22 avril entre les fédérations patronales du Syntec informatique (syndicat des sociétés d'ingénierie et de services informatiques) et les organisations syndicales CFDT et CGT au sujet de l'extension du droit à la mise au chômage partiel a tourné court. Les syndicats se sont essentiellement battus pour la filière automobile, un secteur qui compte 4 000 prestataires de services actuellement au chômage partiel. Le Syntec quant à lui souhaitait une extension de ce droit à l'ensemble des branches, dont l'informatique. Après trois interruptions de séance, les organisations syndicales ont tout bonnement quitté la table des négociations. « Pour masquer ses divisions, le patronat a préféré demander une ouverture à tout va du dispositif sur l'ensemble de la branche et avait une logique de mise en oeuvre extensive du chômage partiel (cadres au forfait heure ou jour en dehors d'une fermeture totale de l'établissement) », ont indiqué la CFDT et la CGT dans un communiqué commun. Selon eux, le Syntec « revenait très en arrière » et avançait « des propositions insuffisantes sur l'indemnisation des salariés ». Le chômage partiel doit rester une mesure collective, selon le Munci De son côté, Syntec informatique dénonce le manque d'ouverture des organisations syndicales qui ont refusé d'étendre le champ des accords à tous les domaines de la branche touchés par la crise économique actuelle, soit 700 000 salariés. « Le champ d'application de l'accord de branche ne saurait se limiter à la seule filière automobile comme le demandent les organisations syndicales des salariés. Nos entreprises ne sont pas attachées à telle ou telle filière, mais travaillent dans le secteur des services, ont déclaré la fédération Syntec et le CICF (Chambre de l'ingénierie et du conseil de France) dans un courrier adressé aux organisations syndicales. Si nous souhaitons anticiper les effets de la crise, il est nécessaire de ne pas cantonner le périmètre à une seule filière mais de l'élargir à tous les secteurs. » Un avis que la CFDT et la CGT ne partagent pas, craignant un accord revu à la baisse. En plus d'exiger l'extension du droit à la mise au chômage partiel à l'informatique, le Syntec souhaite revoir les conditions d'autorisation de ce dispositif. Normalement applicable uniquement en cas de fermeture de l'établissement, d'un site ou d'un pôle, le Syntec souhaiterait l'étendre aux cadres payés au forfait heures ou jours. Le Munci est partagé quant aux revendications des syndicats. « Que ce soit en termes de maintien intégral de la rémunération ou de droit à la formation, les syndicats ont peut-être placé la barre un peu trop haut, d'où l'échec des négociations », estime Régis Granarolo, président du Munci. Néanmoins, dit-il, « le chômage partiel doit rester une mesure générale, applicable en cas de crise grave et pas seulement parce qu'une SSII voit son activité baisser suite à la perte d'un gros client. Les sociétés informatiques doivent continuer à recourir en priorité à l'inter-contrat. » Prudent, le Munci prévient également que si cette mesure de chômage partiel finissait par s'appliquer à des cas individuels, elle ne devrait pas être autorisée avant d'avoir franchi le cap des 4 à 6 mois d'inter-contrat. Dans le courrier adressé aux organisations syndicales, le Syntec les invite à « reprendre le dialogue social », sans indiquer de date précise.