L'année 2012 s'annonce comme un millésime particulièrement relevé pour Microsoft avec les sorties annoncées de Windows 8, Windows Server 8, SQL Server 2012 et System Center 2012. En préambule, les équipes françaises de l'éditeur de Redmond ont animé pendant 3 jours début février le rendez-vous incontournable des professionnels de l'informatique : les TechDays . La seconde journée était particulièrement consacrée aux solutions dites d'infrastructure avec une conférence plénière balayant les principales annonces à venir. System Center 2012 pour commencer. Un outil sur lequel Microsoft fonde de grands espoirs pour renforcer ses positions sur les marchés de la virtualisation et des clouds privés.

Disponible au deuxième trimestre 2012, System Center 2012 marque une première rupture avec la génération précédente en regroupant toutes les fonctions dans un seul produit. On ne trouve d'ailleurs plus que deux versions de System Center : Standard Edition avec 2 VM par licence et Datacenter Edition avec un nombre illimité de VM.

Huit modules regroupés dans une seule suite

Comme nous l'a détaillé Jean-Philippe Dupuich, chef produit System Center chez Microsoft, la version 2012 combine huit modules (App Controller, Configuration Manager, Data Protection Manager, Endpoint Protection, Operations Manager, Orchestrator, Service Manager, Virtual Machine Manager) dans un seul produit. App Controller 2012, par exemple, propose une console unique pour gérer à la fois des clouds privés et publics. Le module Orchestrator, issu du rachat d'Opalis en décembre 2009, assure l'automatisation de certaines tâches et, ce, avec une bonne capacité d'intégration avec les principaux outils d'administration du marché (CA, BMC, IBM, HP ou Symantec) grâce à des packs d'intégration. Configuation Manager effectue un inventaire des VM pour inspecter la conformité de charge et d'utilisation. De son côté, Operation Manager  supervise l'ensemble des performances du réseau, du stockage et des applications, notamment Java, avec des alertes en cas de conduite anormale. Très orienté cloud, cet outil peaufine sa fonction de refacturation de services avec un module basé sur Service Manager développé par le Canadien Provance. Enfin, Operation Manager, grâce au rachat de la société AVIcode en 2010, jauge l'activité des applications .Net en inspectant le code afin de regarder ce qui peut entrainer une baisse des performances.

Mixer VM privées et publiques sur Azure

Au coeur de l'offre de cloud privé de Microsoft, System Center Virtual Machine Manager 2012 permettra aux administrateurs de déployer des machines virtuelles, soit sur des serveurs locaux, soit sur des plates-formes hébergées sur Windows Azure. L'administrateur pourra configurer différentes machines virtuelles afin de constituer des ensembles de serveurs dédiés à des tâches spécifiques ou à certains types d'activité. Le logiciel travaille avec des machines virtuelles reposant sur l'hyperviseur maison, Hyper-V, mais également avec ceux de VMware et de Citrix, pour prendre en compte les réalités du marché (voir étude V-Index). Si Hyper-V ne représente aujourd'hui que 16,4% sur le marché de la virtualisation de serveurs, Microsoft compte bien bouger les lignes avec l'arrivée de Hyper-V 3.0, attendu en même temps que Windows Server 8. L'hyperviseur bare metal de l'éditeur monte en puissance, comme nous l'a expliqué Fabrice Meillon , architecte infrastructure chez Microsoft. Hyper-V 3.0 est capable de gérer jusqu'à 160 processeurs logiques et on passe de 4 cpu par VM à 32, et de 64 à 512 Go de mémoire par VM. Le déplacement des machines virtuelles - sans passer par un cluster - est assuré par Live Migration à l'instar de VMotion chez le grand concurrent. Il sera également possible de répliquer en temps réel une VM sur une autre pour redémarrer à chaud (Hyper-V Replica). Le support natif des cartes HBA est également de la partie pour les baies SAN. Nous reviendrons plus en détail sur Hyper-V 3 avec la sortie de Windows Server 8.

Cette matinée des TechDays a également été l'occasion de détailler la sortie prochaine de SQL Server 2012 et de la solution big data de l'éditeur. Nous reviendrons sur ces deux sujets très prochainement.