Dans une initiative d’open innovation, l’institut de recherche technologique SystemX propose à des start-ups spécialisées dans la blockchain de participer à son projet Blockchain for Smart Transactions. Engagé en décembre dernier pour quatre ans avec trois partenaires industriels, PSA Peugeot Citroën, EDF et La Poste, ce projet explore de nouveaux cas d’usage pouvant tirer profit des technologies de désintermédiation distribuées pour gérer des transactions dans les secteurs de l’automobile, de l’énergie et de la logistique. L’appel à start-ups lancé le 3 mai par l’IRT est ouvert jusqu’au 16 juin 2017 à minuit. Il permettra aux entreprises sélectionnées de valoriser leur expertise blockchain pendant six mois auprès de grands groupes. « Nous recherchons des start-ups qui ont développé des briques technologiques susceptibles de répondre aux enjeux de nos partenaires », nous a expliqué Charles Kremer, directeur Programme Territoires Intelligents de SystemX.

Deux cas d’usages ont déjà identifiés. Le premier, évalué avec PSA, prend la forme d’un carnet d’entretien automobile décentralisé. « Avec la blockchain, on va être capable d’ouvrir ce carnet à des réparateurs indépendants, ce qui permettra une meilleure traçabilité dans le suivi d’entretien du véhicule pouvant ensuite faciliter sa revente », décrit Charles Kremer. Sur ce sujet, les start-ups pourront apporter « des solutions de sécurité et de privacy », explique-t-il. Avec EDF, un autre cas d’usage a été identifié sur lequel l’IRT va travailler d’ici fin mai. Il porte sur une place de marché pour gérer des échanges d’énergie sans passer par un tiers. Sur ce terrain aussi, les start-ups pourront apporter des briques de sécurité pour garantir l’intégrité des données qui seront mises dans la blockchain, indique Charles Kremer. La Poste de son côté s’inscrit dans ces cas d’usage à travers deux de ses filiales. D’une part, Docapost s’intéresse à l’archivage des données qui transitent par la blockchain sur le carnet d’entretien automobile, d’autre part, Poste Immo gère un parc immobilier qui pourrait optimiser ses factures énergétiques à travers la place de marché d’énergie. En avril, les trois partenaires fondateurs du projet Blockchain for Smart Transactions ont été rejoints par le groupe d’assurance Covéa. Ce dernier va évaluer l’intérêt de la blockchain dans l’optimisation des processus liés aux offres d’assurance qui se personnalisent de plus en plus.

Une dotation financière de 5 000 euros

SystemX recherche des start-ups ayant développé des expertises dans la gestion des identités, la confidentialité des données, le traitement des données chiffrées, la preuve formelle des « smart contracts » ou la preuve à divulgation nulle de connaissance. L’IRT indique que les entreprises sélectionnées seront également amenées à développer sur des architectures permettant l’interopérabilité des technologies blockchain (state channel, sidechains, chaine sous forme de graphe…) et la gestion des transactions à grande échelle.

L’appel à candidatures de SystemX tient compte des contraintes particulières des structures récemment créées. L’effort de R&D se concentre sur six mois et ne demande aucun apport financier. « Au contraire, les start-ups recevront une dotation financière de 5 000 euros qui sera conditionnée à la réalisation du PoC sur six mois », précise Charles Kremer. Plusieurs autres partenaires technologiques et industriels participent au projet Blockchain for Smart Transactions, parmi lesquels Atos-Bull, H-Log, IDIT et SQLI. Les développements s’appuient sur la plateforme modulaire de l’IRT conçue pour faciliter l’instanciation de cas d’usage multi-domaines.