Quelle sera l'informatique de demain et quels seront les points d'inflexion technologiques d'ici à 2020? C'est d'une façon inspirée - en citant notamment Einstein, Edison et John Von Neumann - que Bernard Ourghanlian, directeur technique et sécurité de Microsoft France, a livré, à l'occasion des Microsoft TechDays 2007 (du 5 au 7 février, Palais des Congrès, Paris), quelques orientations et expérimentations technologiques de l'éditeur de Redmond, ainsi que sa vision de l'informatique du futur. Tout en se référant à un environnement technologique en perpétuel mouvement, Bernard Ourghanlian, prudent, identifie la consumérisation des technologies comme la grosse tendance, qui influencera notamment les orientations des constructeurs et des éditeurs. 64 bit et multi-processing de rigueur Côté hardware, Microsoft mise, sans surprise, sur le 64 bit. Et prévoit une généralisation de l'architecture à l'ensemble de ses produits. La mise en marche a d'ailleurs débuté avec Exchange 2007 disponible uniquement sur cette architecture. "Pas de remise en cause de la loi de Moore avant 2020, poursuit-il, mais il ne sera plus possible de se vautrer dans les gigahertz". Le multi-processing prendra alors le relais et deviendra "une obligation et non plus un choix. Le double-coeur va balayer la totalité du spectre du hardware." La programmation en parallèle impérative "L'informatique doit faire face à un certain nombre de problèmes fondamentaux, résume Bernard Oughanlian, tels que la complexité des technologies, le parallélisme [ndlr, issu du grid], la sécurité, les interfaces Machine-à-Machine et Homme-Machine". Lourd constat dans le développement logiciel où "tout n'a pas été réalisé", occasionnant notamment des retards de plus en plus longs dans les développements. Et de rappeler ainsi Vista. "Il va enfin falloir à apprendre à développer du code en parallèle" continue-t-il. Pour répondre à cela, Microsoft rappelle qu'il travaille depuis 2005 sur un projet d'OS baptisé Singularity fondé sur le concept des micro-noyaux, dont "l'objectif est de repenser les technologies pour construire un système plus fiable et plus pérenne". Une de ses particularités, il repose intégralement sur du code managé, soit plus sécurisé. Et Bernard Ourghanlian de conseiller :"Il faudra alors abandonner le code classique au profit du code managé". Des outils de développement qui rapprochent conception et déploiement "Nous avons fait le constat que la productivité des développeurs avait stagné", analyse Bernard Ourghanlian. Les futurs outils de développement devront ainsi permettre de modéliser de nouvelles applications, tout en prévoyant leur déploiement dès la conception. C'est le cas du langage de description SML (Standard Meta Language) qui, plus globalement, s'inscrit dans un plus vaste programme baptisé Dynamic System Initiative, qui vise "à élaborer un ensemble complet de solutions pour la plate-forme Windows automatisant la conception et l'administration des systèmes complexes et distribués". Des applications "streamées" sur le poste de travail Prochaine évolution dans les applications sur le poste de travail, la technologie SoftGrid, issue du rachat de Softricity, devra diffuser en flux tendu les logiciels sur le PC, de façon transparente, sans installer quoi que ce soit dans le système de fichier ou la base de registre. Il charge en streaming un minimum de composants depuis un serveur de façon à rendre rapidement utilisable le logiciel, puis il le garde en cache pour une future ré-ouverture. Un concept qui ouvre de nouvelles possibilités de logiciels disponibles à la demande et de modèles économiques associés", commente Bernard Ourghanlian. "On peut très bien imaginer de préserver les données dans le cache pour un temps limité", donne-t-il à titre d'exemple. Des interfaces homme-machine plus réelles Tout en rappelant les travaux des laboratoires de Microsoft, Bernard Oughanlian souligne qu'après 40 années à avoir employé le sempiternel couple souris / clavier, les interfaces utilisateurs se tourneront vers la réalité augmentée. Un concept qui utilise les membres humains pour naviguer. "Objectif : enterrer la souris". Rappelons qu'en France, les laboratoires Microsoft (Microsoft Research) se sont associés à l'Inria dans le cadre d'un programme de recherche.