Deux ans après la précédente édition, BT a commandé une étude mondiale (*) sur l'évolution du rôle des DSI. Vaste sujet. Elle montre comment ils deviennent ou peuvent devenir les moteurs du changement de l'entreprise. Ces DSI identifient trois technologies dites, selon le mot à la mode « disruptives » : le cloud (58% des réponses), la mobilité associée au collaboratif (54%), la gestion de la donnée (52%). Arrivé en sixième position, l'Internet des objets est déjà cité par 43% des DSI interrogés comme entrant dans la liste des technologies de rupture.

La première d'entre elles, le cloud, semble prendre une importance prépondérante. Sur l'ensemble des pays interrogés, 19% des DSI assurent avoir complètement basculé leurs applications et leurs infrastructures, ils sont 25% dans ce cas en France. 46% des DSI, et 39% des français ont basculé plus de 50% de leurs applications et de leurs « infra ». C'est respectivement 29 et 25% à estimer en avoir passé moins de la moitié dans le cloud. Enfin, 4% du total et 3% des français s'avouent réfractaires.

Des infrastructures en difficulté

L'autre grande affaire, tellement invoquée qu'elle pourrait passer pour un poncif, c'est la transformation digitale. 65% des DSI interrogés estiment que leurs infrastructures auront des difficultés à supporter l'adoption des technologies digitales. Plusieurs objections sont mises en avant, elles tiennent à la sécurité, 49% des réponses, aux structures dites « legacy », à 43%. Les difficultés budgétaires sont invoquées dans 37% des cas.

Malgré ces obstacles, le DSI devient de plus en plus digital. La preuve, sa participation aux comités de direction est de plus en plus forte. C'était le cas pour 59% des DSI interrogés en 2014, un chiffre passé à 72% cette année. Et justement, 73% des conseils d'administration attendent de leurs DSI qu'ils soient une force dans l'innovation, c'était 68% il y a deux ans. On attend de la DSI qu'elle porte les sujets du cloud, de la mobilité et des données et qu'elle devienne, sur ces sujets, plus transverse. Le DSI doit également se comporter en leader interne et gérer un éco-système de partenaires.

Capacité à calculer son efficacité

La DSI change, développant de nouveaux modèles d'affaires, mettant en oeuvre la stratégie numérique pour toute l'entreprise (dans 39% des cas), recrutant de nouveaux talents (32% des réponses).  Le plus grand changement vient peut-être de son efficacité et de sa capacité nouvelle à la calculer. 65% des DSI mesurent l'atteinte de leurs objectifs à travers différents KPIs (key performance indicator), c'est un résultat direct de la transformation digitale selon les auteurs de l'étude.

Toutefois, le DSI doit faire face au shadow IT, que mesure l'étude à travers un chiffre : 15% des budgets informatiques échappent aux DSI. C'était 13% il y a deux ans. D'ici deux ans, ce sera 18%. Le plus marquant dans l'étude tient au fait que les DSI se montrent moins préoccupés qu'il y a deux ans par ces chiffres du shadow IT, ils semblent de plus en plus à l'aise et ne veulent plus à tout prix tout contrôler.

Les pratiques anciennes et de fortes pressions le tirent pourtant en arrière. 61% des DSI interrogés dans l'étude estiment être forcés à passer plus de temps en maintenance des systèmes actuels plutôt qu'à développer de nouveaux projets. C'était 74% en 2014.

(*) Méthodologie : cette étude commandée par l'opérateur télécoms BT a été réalisée conjointement par le cabinet d'études Vanson Bourne, à partir d'interviews de 1030 décideurs informatiques de 11 pays : Australie, Belgique, Brésil, France, Allemagne, Pays-Bas, Singapour, Espagne, Grande-Bretagne, Irlande, Etats-Unis.