Le bureau a encore de beaux jours devant lui même si le travail ubiquitaire progresse, davantage dans les mentalités que dans les faits. L'enquête Evolving Workforce menée par TNS sur la commande de Dell et Intel a brossé un état des lieux des tendances en matière d'habitudes de travail. La notion de « lieu de travail » a beau être de plus en plus décriée, elle reste une référence. Quant aux terminaux utilisés, les évolutions sont certes sensibles mais le bon vieux poste de travail fixe reste lui aussi la base. 81% des répondants à l'enquête veulent avant tout un terminal performant, sa nature (PC fixe, tablette, portable...) passant finalement au second plan. Et, même si le poste fixe reste le terminal largement dominant (62% des répondants en font leur principal outil de travail), plus de la moitié des utilisateurs de celui-ci utilisent à côté un autre terminal, qu'il s'agisse d'un portable, d'une tablette ou d'un combiné 2-en-1. Les 2-en-1 sont surtout en progression chez les dirigeants des pays émergents. Par contre, pour le travail à domicile ou pour les usages domestiques, les terminaux mobiles sont généralement préférés.

La présence physique au bureau reste la règle

De la même façon, le travail ubiquitaire a beau progresser, la présence physique au bureau reste la règle. 97% des répondants passent un temps minimum dans les locaux de leur entreprise : 32 heures/semaine dans les pays développés, 26 heures/semaine dans les pays émergents. A l'inverse, 35% travaillent au moins deux heures par semaine dans un lieu public et quatre heures en extérieur (par exemple chez un client). La perception de la productivité en télétravail par rapport à la productivité au bureau est contrastée. 76% des répondants jugent être plus productifs au bureau qu'au domicile même si 48% admettent être fréquemment interrompus dans les locaux de leur employeur. 52% jugent cependant que ceux qui sont habitués à travailler chez eux sont au moins autant productifs que s'ils travaillaient au bureau, 29% n'ayant pas d'opinion tranchée. Dans certains pays comme la Chine, l'Inde, la Turquie et les Emirats Arabes Unis, la productivité à domicile est jugée moindre que celle au bureau.

Les échanges en télétravail pas moindre qu'en travail posté

Les télétravailleurs dorment mieux (30% de répondants), conduisent mieux (40%) et sont moins stressés (46%). Mais la bonne santé des télétravailleurs n'est pas si évidente : 20% font moins d'exercice physique, 38% grignotent davantage. 
Gros argument contre le télétravail, la qualité des relations interpersonnelles entre collègues est en fait un mythe. 51% des travailleurs au bureau avouent ainsi échanger par mail ou messagerie instantanée avec leurs collègues des autres bureaux, exactement comme s'ils étaient en télétravail.

Vie personnelle ou professionnelle : une frontière de plus en plus floue

64% des salariés continuent de travailler chez eux. Mais le chiffre est plus important dans les pays émergents : 83% admettent lire leurs e-mails professionnels de chez eux contre 42% dans les pays développés. Plus on monte dans la hiérarchie, plus la distinction vie personnelle / vie professionnelle devient floue. 64% des dirigeants utilisent leurs terminaux personnels pour travailler contre 37% des collaborateurs, 45% des dirigeants emportent des terminaux professionnels chez eux à des fins personnelles (20% chez les simples collaborateurs) et 67% se connectent à des sites ou des services privés avec les outils professionnels au lieu de 49%. 43% des salariés sont en mode BYOD discret : ils utilisent leurs terminaux personnels (smartphone notamment) pour le travail sans le signaler à leurs employeurs.