Les négociations annuelles obligatoires (NAO) sont tendues chez GFI, surtout sur le volet des salaires. Lors de la dernière réunion sur le sujet, les représentants des syndicats ont quitté la table des négociations lorsque la direction de la SSII a exprimé son refus total d'une augmentation collective qu'ils demandent depuis plusieurs années. « Nos dirigeants ne jurent que par les augmentations individuelles. Ils n'ont fait qu'une concession qui consisterait à augmenter les salaires situés sous la barre des 26 K€ par an d'environ 1%. C'est un montant ridicule et la mesure ne concernerait que 300 personnes sur les 7000 salariés de GFI en France », se désole Fatih Sarikir, le délégué syndical de Force Ouvrière. L'intersyndicale, composée également de la CFDT, la CFTC, la CFE-CGC, la CGT et SUD, demande une hausse de 2,5% pour tous qui permettrait d'amortir la hausse du coût de la vie.

La hausse du salaire du PDG pointée du doigt

Le rejet de leur proposition, qui n'exclut pas la poursuite des hausses de salaires individuelles, passe d'autant plus mal que le groupe GFI a décidé de distribuer 5 M€ de dividendes à ses actionnaires (le résultat net de l'entreprise est de 6,6 M€ en 2011). De plus, la rémunération de Vincent Rouaix, le PDG de la SSII, vient d'être augmentée de 23%, affirment les syndicats. « La direction argue que la santé de l'entreprise ne serait pas aussi bonne si le principe d'une augmentation collective était acté. Mais cette réussite est aussi à mettre au crédit de l'ensemble des collaborateurs. D'autres SSII comme Atos ou Cap Gemini ont mis en place cette pratique sans que cela leur soit préjudiciable», explique le représentant de FO. Pour l'intersyndicale, en imitant ses consoeurs, GFI pourrait mettre fin à ce qui lui apparaît comme une injustice. D'après elle, en effet, 40% des salariés de la SSII n'auraient pas eu d'augmentation en 2010 et 2011, certains d'entre eux n'ayant pas été augmentés depuis cinq ou six ans.

Dans le bras de fer qui s'engage avec les syndicats, la direction de la SSII sait qu'elle peut compter sur le fait que ses salariés soient disséminés sur une multitude de sites (dans ses 40 agences et chez ses clients) et ainsi limités dans leur capacité de communiquer entre eux. Les syndicats en sont bien conscients eux aussi et comptent tout faire pour médiatiser leurs revendications et ainsi mieux mobiliser les salariés de l'entreprise.