Le Top 500 des supercalculateurs les plus rapides du monde, 40ème édition,  vient d'attribuer au système Titan, un Cray XK7 installé à l'Oak Ridge National Laboratory, un département du ministère de l'énergie américain (DOE), le titre de supercalculateur le plus rapide du monde. Titan vole ainsi la première place au supercalculateur Sequoia, construit sur un système IBM Blue Gene/Q installé dans le DOE Lawrence Livermore National Laboratory. Il tenait la tête du Top 500 depuis le mois de juin dernier !

Pour établir ce dernier classement, les supercalculateurs sont repassés au banc-test de Linpack. Titan a exécuté 17,59 pétaflops (1 pétaflop =1 million de milliards d'opérations de calcul/seconde) contre 16,32 pétaflops pour Sequoia. La machine Cray fonctionne avec 560 640 processeurs, répartis en 300 000 coeurs AMD Opteron série 6200 et 261 000 noyaux accélérateur Nvidia K20x. Dans les cinq premiers, on trouve toujours le supercalculateur K de Fujitsu installé au RIKEN Advanced Institute for Computational Science, lequel atteint les 10,5 pétaflops ; Mira, installé au DOE Argonne National Laboratory qui repose sur le système BlueGene/Q (8,16 pétaflop/s) ; Juqueen, également un système IBM Blue Gene/Q (4,14 pétaflops) installé au German Forschungszentrum Jülich.

Deux fois par an, aux mois de juin et novembre, des chercheurs de l'Université de Mannheim, en Allemagne, du Lawrence Berkeley National Laboratory et l'Université du Tennessee, Knoxville, établissent le classement des supercalculateurs les plus rapides du monde. La 40èmeédition du Top 500 marque aussi le 20e anniversaire de la liste. La participation se fait sur la base du volontariat, et les tests Linpack sont réalisés par les responsables des systèmes participants.

Un palmarès riche d'enseignements

Lors la conférence SC12 sur les supercalculateurs, qui se tient cette semaine à Salt Lake City (10-16 novembre), les chercheurs qui maintiennent la liste ne manqueront pas de commenter les résultats de cette édition. Depuis son lancement, le Top 500 ne cesse de montrer la rapidité avec laquelle évoluent les superordinateurs. Dans cette 40èmeédition, 23 systèmes affichent un rendement de l'ordre du pétaflop. Il y a quatre ans et demi à peine, Roadrunner, un système Cray du National Center for Supercomputing Applications, faisait son entrée dans le classement : c'était le premier système a atteindre un rendement pétaflopique. En six mois, le dernier système de la liste, c'est à dire le moins performant du Top 500, est passé de 172,7 à 241,3 téraflops.

Le classement révèle aussi d'autres tendances dans le domaine du calcul intensif. Ainsi, dans édition, on trouve 62 systèmes utilisant la technologie de couplage des co-processeurs avec des accélérateurs comme les processeurs graphiques de Nvidia, contre 58 il y a six mois. Pour les interconnexions internes, la technologie InfiniBand est très en vogue puisqu'elle est utilisé dans 226 systèmes, contre 209 il y a six mois, alors que le Gigabit Ethernet a chuté à 188 systèmes, contre 207 il y a six mois. Les systèmes continuent également à utiliser des processeurs multicoeurs : 84,6% des systèmes figurant au classement utilisent des puces six coeurs et plus.

Géographiquement parlant, les États-Unis continuent à dominer la liste, puisque le territoire américain concentre 251 des 500 meilleurs systèmes. 105 superordinateurs sont hébergés en Europe et 123 en Asie. Avec 72 systèmes, la Chine est le second pays ayant le plus grand nombre d'ordinateurs classés dans le Top 500.