Dans le consortium d'acheteurs ayant obtenu l’approbation du conseil d’administration de Toshiba pour la cession de son activité semi-conducteurs, on trouve notamment l’entreprise japonaise Innovation Network Corporation, la Banque de développement du Japon et le fonds américain Bain Capital. Si la vente de la filiale Toshiba Memory Corporation nécessite toujours l'approbation finale des actionnaires, le fabricant japonais de matériel électronique et informatique a déclaré que la proposition de ce consortium était la plus solide, « non seulement en termes d'évaluation, mais aussi de garantie concernant la fermeture, la préservation des emplois et l’assurance que la technologie sensible sera maintenue au Japon ».

L’appui de cette candidature par les deux pays sera sans doute déterminant pour remporter la vente, car l'implication locale de l'entreprise est considérée comme essentielle pour obtenir l'approbation du gouvernement pour le rachat de l’entreprise japonaise. Le constructeur a déclaré qu’il espérait désormais trouver un accord avec le consortium avant la prochaine assemblée générale ordinaire annuelle des actionnaires prévue le 28 juin, de façon à mettre aux voix le projet de reprise. La société a ajouté que si le vote était concluant, l'opération pourrait être bouclée avant mars 2018.

L'offensive chinois a été contrée 

La création de la filiale Toshiba Memory Corporation pour extraire l’activité stockage de la société date du 1er avril 2017, peu de temps avant que le fabricant ne cède d'autres activités à des filiales en propriété exclusive pour augmenter la valeur totale de l’entreprise. « La société a annoncé son intention de diviser et de regrouper ses entités afin de se préserver de toute dépréciation résultant de ses activités d’énergie nucléaire à l'étranger, conformément à la procédure Chapitre 11 relative aux faillites qui permet de sortir Westinghouse des résultats consolidés de l'exercice 2016 », avait déclaré à l’époque Toshiba dans un communiqué. Selon un rapport de Bloomberg, Bain, INCJ et DBJ contribueront en espèces et en titres participatifs à la transaction, mais l’apport du fabricant de puces sud-coréen SK Hynix se limitera uniquement à des prêts pour éviter les arcanes des lois antitrust. SK Hynix ne figure pas dans la liste qui sera soumise aux actionnaires.

La décision de vente a été motivée par des résultats financiers décevants au point de mettre en question la capacité de l’entreprise à poursuivre ses activités : au troisième trimestre de l'exercice 2016, le revenu net de Toshiba affiche des pertes de près de 5,59 milliards de dollars. Par rapport à la période équivalente l’an dernier, les résultats du fabricant ont baissé de 1,12 milliard de dollars. Depuis que Toshiba a annoncé son intention de vendre son activité stockage, les rumeurs sur les acheteurs potentiels allaient bon train. Parmi les 10 prétendants potentiels ayant une chance de reprendre l’activité mémoire de Toshiba, les noms de Western Digital, Foxconn Technology Group et Kingston Technology ont été souvent évoqués.