A l'image de la Norvège, la France va-t-elle vraiment généraliser le déploiement du très haut débit pour tous les foyers français ? Selon une déclaration du Premier Ministre Jean-Marc Ayrault à la sortie d'une réunion de ministres ce mercredi 20 février 2013, 20 milliards d'euros seraient consacrés à ce projet sur une période de dix ans. Les investissements seraient à la fois publics et privés. Ainsi, 100% des foyers français devraient être connectés au très haut débit en dix ans. Et la moitié des foyers français seraient raccordés d'ici la fin du quinquennat de François Hollande, a précisé le premier ministre. 

Le financement sera réparti en trois volets. Un tiers sera financé par les opérateurs privés, qui auront accès seuls aux zones denses où l'investissement est censé être rentable. Un tiers sera un cofinancement entre les opérateurs et les collectivités locales pour les zones moins denses mais toujours jugées rentables. 

Le mirage de la connexion des zones rurales

Le dernier tiers sera à la charge de l'état et des collectivités locales pour les zones peu denses et donc jugées les moins rentables. Il existe toutefois un paradoxe car l'expérience montre que les Français des zones urbaines souscrivent peu d'abonnement à la fibre optique car l'ADSL qu'on leur propose les satisfait, tandis que les Français en zone peu dense souscrivent en plus grande proportion à la fibre optique car ils ne disposent d'aucun réseau d'accès à internet digne de ce nom. 

Enfin, il faudra voir si le plan du gouvernement fait une place pour le VDSL, une fonction d'accès à très haut débit à internet via le réseau cuivre dont il se murmure que Free est en train d'en préparer la mise en oeuvre. Quoiqu'il en soit, le projet du gouvernement prend le contre-pied de la coupe franche dans les investissements sur la fibre optique en Europe décidée la semaine dernière. Ils sont en effet passés de 35 à 9 milliards d'euros à charge pour les pays membres de financer leur programme de développement numérique. 
Pour trouver une partie des 20 milliards annoncés  l'Etat pourrait se servir du Livret A, dont la hausse du plafond permet ce type de financement.