Une des forces de COBIT-5 réside dans l'approche systémique de l'entreprise, qui n'est devenue une référence pour les systèmes de management qu'avec l'arrivée de la nouvelle version de la norme ISO 9001 en 2000. Celle-ci se traduit en particulier par une exigence d'identification des processus sans laquelle l'entreprise n'est vue qu'à travers sa structure organisationnelle.

Mais les nouvelles idées ne font leur chemin que très lentement, ce qui fait qu'on voit généralement coexister dans les entreprises deux univers de pensée qui ne se rencontrent pas : d'une part les responsables de la mise en oeuvre de systèmes de management, les directeurs qualité notamment, et d'autre part les directions informatiques. Les premiers raisonnent processus, mais d'une manière très sommaire. Quant aux secondes, elles continuent à travailler à partir d'expressions des besoins rédigées sans référence aux processus. De plus, la méthode de développement du logiciel la plus répandue dans le monde aujourd'hui est la méthode UML, qui ignore complètement les processus. On en reste donc à la séparation traditionnelle entre modèles de données et modèles de traitement, totalement en contradiction avec l'approche processus.

Cet état des lieux recouvre deux types de problèmes :
1) comment développer des applications informatiques en établissant un pont entre l'approche processus et les méthodes de développement orientées objet ?
2) Quel partage des tâches entre la maîtrise d'ouvrage et la maîtrise d'oeuvre ?

Jusqu'à quel niveau de détail doit être décrit un processus ?

Pour établir ce pont entre management et informatique, la principale question à résoudre est de déterminer jusqu'à quel niveau de détail doit être décrit un processus. Pour y répondre, il est intéressant de faire un détour par la thermodynamique. Le deuxième principe de Carnot introduit le concept d'entropie d'un système, c'est-à-dire son niveau de désordre. Or un processus qui, par définition, crée de la valeur ajoutée, est donc créateur d'ordre. Un processus est donc « néguentropique ». Si nous regardons maintenant le processus sous l'angle informatique, nous savons que tout processus crée de l'information, généralement sous forme de données. Or il existe une norme (FD ISO/CEI 2382-16) qui parle de la théorie de l'information et dans laquelle est défini mathématiquement le concept de quantité d'information. Curieusement, la formule mathématique correspondante est, au signe près, la même que celle qui définit l'entropie d'un système.     (.../...)

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