« Les prix se sont mis à mieux résister dans les signatures », a fait remarquer Paul Hermelin, PDG de Capgemini, en commentant hier les résultats de son groupe pour le troisième trimestre. Tendance rassurante donc pour la SSII sur les semaines à venir. « Le groupe est en route pour passer la barre des 10 milliards d'euros cette année », a indiqué le dirigeant. Le chiffre d'affaires s'est élevé à 2,52 milliards d'euros sur le trimestre, soit une progression de 6,1% à taux de change et périmètre courants d'une année sur l'autre.

La croissance organique, plus modeste, est de 1% comme au 2e trimestre, en ligne avec les prévisions. Le carnet de commandes est stable et la résistance sur les prix est attribuée à la valeur de l'offre. Fin octobre, l'effectif total du groupe avait atteint 123 000 personnes, avec un taux d'offshore de 39%, l'essentiel de ces équipes délocalisées (5/6e) se situant en Inde. Un effectif offshore qu'il est prévu de continuer à faire progresser d'ici 2015.

C'est l'intégration de systèmes qui tire la croissance, avec une progression de 3,4% sur le même rythme qu'au précédent trimestre. En revanche, le conseil et les services informatiques de proximité réalisés par Sogeti ont respectivement baissé de 4 et 2,4%. L'infogérance progresse de 0,5%.

Amérique du Nord en tête, France en baisse

L'objectif de réduire la dépendance de la SSII par rapport au marché européen se concrétise puisque l'Amérique du Nord devient la première région du groupe, avec 11% de croissance organique sur le 3e trimestre (et près de 30% à périmètre et taux de change courants). Capgemini prévoit que cette région pèse 20% du groupe en 2012 et 25% en 2015. « Cette tendance va se confirmer », a indiqué Paul Hermelin. « Tous les signaux sont au vert », a ajouté à sa suite le directeur financier Nicolas Dufourcq dont c'était la dernière communication financière pour la SSII puisqu'il quitte le groupe pour prendre la direction de la Banque publique d'investissements (BPI).

En Europe, les résultats sont contrastés. Le chiffre d'affaires de la France baisse de 4% et celui du Benelux recule de 13,8%, en raison des difficultés de la filiale néerlandaise (450 départs) sur laquelle un autre modèle d'accès au marché est mis en place. Le Royaume-Uni, en revanche, a progressé de 12,7%.

Recrutement de jeunes diplômés

Globalement, la SSII a maintenu ses recrutements à un niveau notable au cours des neuf mois écoulés : 23 169 personnes ont rejoint le groupe, dont 52% en offshore. « C'est un chiffre frappant », a pointé Paul Hermelin, par comparaison avec d'autres entreprises. Le PDG a en particulier souligné que le groupe ne ralentissait pas le recrutement des jeunes diplômés, malgré les craintes qu'il a pu y avoir. La SSII privilégie les promotions et quand il y a un départ, résiste à la tentation d'embaucher un senior, selon le dirigeant (maj). Paul Hermelin fait aussi remarquer que « même si l'on dit parfois que les marchés sont prudents, le taux d'attrition est toujours de 17,5%, ce qui n'est pas le signe d'un marché qui se gèle », relève-t-il.

Déplacement du mix produits vers des offres dynamiques

Le PDG a par ailleurs mis en avant les dernières offres lancées par la SSII. D'une part avec l'opérateur de flux transactionnels multicanal Prosodie racheté en 2011, dans les domaines de l'analyse des big data du CRM, via les technologies de Speech Analytics. D'autre part, avec EMC, sur la mise en oeuvre des solutions verticales de gestion de documents basées sur Documentum xCP, dans le cadre d'une offre baptisée Case-as-a-Service tout juste annoncée. Le groupe a également créé en Europe une business unit télécom intégrée. Paul Hermelin a de nouveau souligné que l'évolution positive sur les prix résultait du déplacement du mix produits de Capgemini d'offres en voie de banalisation vers des offres dynamiques.