Les résultats trimestriels de HP publiés ce jeudi semblent confirmer que sa restructuration progresse. L'activité PC de la firme est en effet repartie à la hausse au cours du premier trimestre de l'exercice fiscal 2014 et ses résultats sont meilleurs que prévus. Le groupe a totalisé un chiffre d'affaires en diminution, mais la baisse est moindre que ce que les analystes prévoyaient. Les ventes de la division PC ont augmenté pour la première fois depuis les sept derniers trimestres. Les revenus de la division Entreprise, qui commercialise des serveurs, des équipements de stockage et du matériel réseau, ont légèrement progressé, pour le deuxième trimestre consécutif. Ceux générés par l'importante activité impression sont cependant plus faibles. Ces résultats vont soulager la PDG de HP, Meg Whitman, qui est sous pression pour remettre l'entreprise sur la bonne voie.

« HP est aujourd'hui dans une meilleure position que celle qu'elle connaissait depuis un certain temps », a déclaré Meg Whitman dans un communiqué. « Les progrès que nous faisons se reflètent par la croissance enregistrée sur plusieurs pans de notre portefeuille ». Lors d'une conférence avec des analystes financiers, la dirigeante du groupe a indiqué qu'elle n'allait certes pas crier victoire sur la base de ces résultats, mais que ceux-ci étaient la preuve d'importants progrès.  

Des signes notables d'amélioration

Au cours du 1er trimestre, clos le 31 janvier, HP a réalisé un chiffre d'affaires de 28,15 milliards de dollars, en diminution de 1% par rapport à l'an dernier, mais meilleur que ce que prévoyaient les analystes qui tablaient sur 27,19 milliards (selon Thomson Reuters). Le bénéfice net a atteint 1,4 milliard de dollars, soit 0,74 $ par action, contre 1,2 milliard de dollars et 0,63 $ par action, au cours du 1er trimestre 2013. Hors charges non récurrentes, la firme de Palo Alto aurait dégagé un bénéfice par action pour ce trimestre de 0,90 $, supérieur à l'estimation de 0,84 $ faite par les analystes.

Le redressement de la division Personal Systems du groupe, qui commercialise des PC, a constitué une réelle surprise, avec des ventes en hausse de 4% à 8,53 milliards de dollars. Les ventes aux entreprises y ont cru de 8%, compensant celles à destination du grand public. Le chiffre d'affaires engrangé par la division entreprise de HP a augmenté de 1% à 6,99 milliards de dollars. Mais les revenus issus de l'activité impression, qui dégage les profits les plus élevés, ont reculé de 2% à 5,8 milliards de dollars. HP avait manqué le coche sur les tablettes et les smartphones et dû faire face depuis des années à la baisse de ses ventes de PC. Mais les signes d'amélioration apparus au cours du dernier trimestre l'an dernier, de même que les résultats sur le 1er trimestre, laissent supposer que Meg Whitman engage sa compagnie dans la bonne direction. Il reste toutefois à savoir si le groupe pourra maintenir la croissance du segment PC et HP est toujours aux prises avec les retombées du rachat bâclé de l'éditeur britannique Autonomy. Un article publié par le Financial Times suggère que le groupe américain aurait pu prendre connaissance des pratiques de vente douteuses de cette société avant de la racheter.

HP envisage des acquisitions et de possibles cessions

En octobre dernier, HP avait bouclé son exercice fiscal 2013 avec 9,1 milliards de dollars de flux de trésorerie disponible et en a généré 2,4 milliards de dollars durant le trimestre qui vient de s'achever. Le groupe reversera une partie des liquidités aux actionnaires sous forme de dividendes et de rachats d'actions. L'année passée, Meg Whitman avait fait savoir qu'elle était ouverte à des acquisitions, mais aucun rachat important n'avait eu lieu depuis sa prise de fonction en septembre 2011. Les signes de redressement réalisés par l'entreprise sur le 1er trimestre 2014 pourraient bien changer la donne.

 « Je pense que nous allons maintenant pouvoir envisager des acquisitions », a indiqué la PDG de HP lorsqu'on lui a demandé ce qu'elle comptait faire de la trésorerie disponible. « Comme ce marché change de façon spectaculaire, nous pourrions avoir besoin de racheter des entreprises dans les domaines de la sécurité, des big data, de la mobilité et du cloud», a-t-elle conclu en précisant que les transactions pourraient concerner des structures de petite à moyenne taille.

Outre l'acquisition de technologies, Meg Whitman est également prête à se débarrasser de certaines activités. « Je ne vois pas de mouvement important sur nos quatre grandes divisions (Entreprise, PC, impression et services), mais nous avons un vaste portefeuille et il y a des lignes de produits et des activités plus petites au sein de ces divisions qui pourraient être candidates à une cession », a-t-elle répondu à un analyste l'interrogeant à ce sujet.