Intel a livré 5 millions de processeurs pour les tablettes au premier trimestre 2014, mais ses bénéfices ont chuté car les ventes de PC sont restées molles. Le bénéfice net pour le premier trimestre du fondeur, clos le 29 mars dernier, a été de 1,9 milliard de dollars, en baisse de 5% par rapport à la même période il y a un an. Les revenus ont augmenté de 1% à 12,8 milliards de dollars. « Le marché des PC desktop était en croissance dans les entreprises, mais il a baissé sur la partie grand public au premier trimestre 2014 », nous a indiqué Stéphane Nègre, président d'Intel France. Selon IDC, les ventes mondiales de PC ont baissé de 4,4% au premier trimestre 2014 par rapport à la même période l'année précédente.


La légère amélioration du chiffre d'affaires provient en grande partie de l'activité Groupe Data Center, qui vend les puces Xeon pour serveurs et systèmes de stockage. Les revenus issus de l'activité MCG (tablettes et smartphones), sortie de la division PC Client Group, ont baissé de 61% alors que le fondeur a vendu 5 millions de puces pour terminaux mobiles au premier trimestre et entend dépasser les 40 millions d'unités sur l'année 2014. « Les objectifs sont très ambitieux sur les tablettes », nous a confirmé Stéphane Nègre, « on a pris la décision d'être très agressif et de pousser les références designs. 90 ont été présentés ces derniers mois pour les tablettes Android et Windows. C'est un marché très dynamique et très concurrentiel et nous désirons être en position de leader ».

Mais pour mieux rivaliser avec ARM, Intel a été obligé de revoir à la baisse le prix de ses puces pour tablettes. En conséquence, malgré des ventes en hausse, le chiffre d'affaires de la division MCG a fondu. Selon Digitimes, pour contrer Qualcomm et MediaTek en Chine, le fondeur de Santa Clara facturerait 5$ l'unité ses puces Atom Bay Trail aux constructeurs de tablettes. Et pour conforter ses positions, Intel apporterait assistance et conseil en termes de design, de technologie et de marketing aux assembleurs chinois.

La mobilité pour compenser les méventes de PC

Le chiffre d'affaires issu de la division PC s'établit à 7,9 milliards de dollars, en baisse de 1% sur un an. Intel cherche donc à développer ses activités mobiles et datacenters pour compenser la baisse continue dans l'activité PC. « Au premier trimestre, nous avons enregistré une croissance solide dans les datacenters, des signes d'amélioration dans l'activité PC, et nous avons livré 5 millions de processeurs pour tablettes, faisant d'importants progrès pour atteindre notre objectif de 40 millions de tablettes pour 2014 », a déclaré le PDG d'Intel, Brian Krzanich, dans un communiqué.

En janvier dernier, Intel a annoncé que sa dernière puce pour smartphones, nom de code Merrifield, serait disponible ce trimestre. C'est un autre marché où le fondeur a du mal à trouver sa place. « L'année dernière, nous avions une offre quantitative et nous avons décidé de changer ça et de nous concentrer sur quelques références designs pour aller sur plus de volume. On commence d'ailleurs à en voir les résultats avec notamment l'arrivée prochaine des ZenPhone d'Asus », nous a expliqué Stéphane Nègre.

Les systèmes embarqués très prometteurs

La semaine dernière, Intel a également déclaré qu'il allait changer la façon dont il présente ses résultats financiers, avec la création d'une entité IOTG (Internet des objets) qui comprend des puces pour les appareils embarqués et son système d'exploitation en temps réel Wind River. Les ventes de ce groupe ont augmenté de 32% d'une l'année sur l'autre, à 482 millions de dollars. Le fondeur fonde beaucoup d'espoirs dans l'automobile et les transports. Des efforts ont été réalisés pour accompagner le développement de systèmes d'infotainment sur base Intel chez Nissan et BMW, avec notamment l'i3. D'autres annonces sont encore attendues avec des constructeurs européens, nous a assuré M. Nègre.

Intel a également pris des mesures pour réduire ses coûts. La semaine dernière, le fondeur a indiqué qu'il allait supprimer 1 500 postes au Costa Rica, dans le cadre d'un effort global visant à réduire ses effectifs de 5% d'ici fin décembre. Ce qui porterait à 5 000 au total le nombre d'emplois supprimés dans l'année.