Souvent évoquée par Twitter, mais sans suite, l’extension du nombre de caractères des tweets revient régulièrement comme un serpent de mer. Cette fois, le site de microblogging expérimente le passage à 280 caractères sur ses messages, mais en limitant son test à un petit groupe d’utilisateurs. Il est vrai qu’en dehors des aficionados de l'outil qui – tel Bernard Pivot – se délectent à faire rentrer leur propos dans 140 caractères, beaucoup s’y sentent à l’étroit pour l’exprimer de façon satisfaisante.

A en croire Twitter, la difficulté n’est pas la même pour tous les locuteurs. En japonais, en chinois ou en coréen par exemple, on y parvient très aisément, constate Aliza Rosen, responsable produit chez Twitter. C’est beaucoup moins évident en français, en anglais ou en espagnol. Dans la langue de Shakespeare ou, disons, de Mark Twain, 9% de tous les tweets se fracassent sur la barrière des 140 caractères, contre 0,4% seulement en japonais. Et si la plupart des tweets en anglais ne comportent que 34 caractères, selon les statistiques de Twitter, en revanche, sur toutes les géographies, la limite imposée sur la taille des messages constitue une frustration majeure. A l'inverse, « sur tous les marchés, lorsque les gens n’ont pas besoin de réduire leurs pensées dans 140 caractères (…), davantage de personnes tweetent », souligne Aliza Rosen. Que les amateurs de tweets courts ne s'émeuvent pas, quoique Twitter décide finalement, ils pourront toujours s'exercer à économiser leur verbe.

Comment améliorer le service

Malgré sa forte notoriété et ses 328 millions d’utilisateurs actifs par mois, Twitter rencontre toujours des difficultés financières. Sur son 2ème trimestre fiscal clos fin juin 2017, il a enregistré un chiffre d’affaires de 574 M$ (-5% sur un an) et une perte nette de 116 M$. En janvier dernier, Jack Dorsey, CEO et co-fondateur de la société, demandait aux utilisateurs leur avis sur la façon d’améliorer le service. Un questionnement qui ne date pas d’hier