Pour inciter la jeune génération de développeurs à s'intéresser au langage Java et à ses autres outils de conception de logiciels, Oracle a décidé d'accueillir gracieusement les étudiants sur les conférences JavaOne et Oracle Develop qui se tiendront à San Francisco du 19 au 23 septembre dans le cadre d'OpenWorld 2010.

Pour obtenir leur « Pass Découverte » (Discovery Pass), les jeunes gens doivent avoir dix-huit ans et être inscrits cet automne dans un établissement de formation agréé à but non lucratif, pour un minimum de six unités de cours. Cet accès gratuit leur permettra d'assister à plusieurs interventions de type keynotes, d'arpenter plusieurs halls d'exposition et de participer à des sessions Java Frontier spécialement destinées aux étudiants. Ils auront aussi le loisir d'écouter des sessions techniques, de se rendre à des ateliers pratiques (« hands-on lab ») et de prendre part à des discussions informelles sur des sujets spécifiques (les fameux « Birds-of-a-feather »), le tout en fonction des places disponibles.

Doper la notoriété de ses outils de développement

Cette annonce d'Oracle arrive au lendemain d'une controverse engagée par Tim Bray, co-inventeur de XML et ancien directeur des technologies web de Sun. Dans un billet de blog, celui qui a désormais rejoint les rangs de Google expliquait pourquoi ses équipes ne participeraient pas à JavaOne cette année. Il y déplorait aussi qu'Oracle ne déploie pas plus d'énergie à renforcer la notoriété de ses outils de programmation auprès des développeurs (comme Microsoft s'y emploie avec son programme DreamSpark). En mars dernier, Tim Bray a accepté de servir la cause du système d'exploitation Android chez Google, sous l'étiquette de « developer advocate », un terme qui vaut bien celui d'évangéliste (et qui, tout au moins, ne véhicule pas de connotation religieuse).

Se référant à une ancienne conversation, la nouvelle recrue de Google a regretté qu'Oracle cherche davantage à renforcer les relations entre ses experts métiers Oracle et ses clients. Or, les préoccupations qui concernent strictement les développeurs n'ont pas vraiment de réalité à ce niveau-là.

Les propos de Tim Bray sonnent juste néanmoins

Avec le Pass Discovery, l'éditeur montre qu'il n'a pas renoncé à faire croître sa communauté de développeurs. Malgré tout, le billet de Tim Bray sonne juste, relève Michael Coté, analyste chez Redmonk. « Oracle apprécie les développeurs, il n'y a pas de doute là-dessus. Mais, son modèle économique de base s'ancre dans les lignes de produits pour l'entreprise et les revenus qu'il en tire : Siebel, PeopleSoft, ses bases de données et, maintenant, Java. » Les plus grandes entreprises rassemblent déjà un grande nombre d'utilisateurs de ces technologies, rappelle l'analyste. Par conséquent, Oracle n'a nul besoin de courtiser les développeurs comme un acteur Open Source doit le faire pour générer des ventes « virales », conclut-il.