C'est la BPI, banque publique d'investissement, qui va gérer le concours mondial d'innovation lancé hier par le Président de la République, François Hollande, à la suite du rapport que lui a remis Anne Lauvergeon le 11 octobre dernier. Cette initiative, dotée au total de 300 M€ provenant du grand emprunt, se déroulera en plusieurs étapes, la première étant financée à hauteur de 150 M€, avec des projets soutenus jusqu'à 200 000 euros. Le concours s'adresse à des entreprises françaises de toute taille, ainsi qu'à des entreprises étrangères qui souhaitent s'implanter en France.

A la tête de la Commission Innovation 2030, conduite sous l'égide du ministère du redressement productif, l'ancienne dirigeante d'Areva avait identifié « sept ambitions » susceptibles de créer des emplois et de générer croissance et exportations dans différents domaines, dont celui des technologies informatiques. Le concours a donc l'ambition de « faire émerger ou renforcer des leaders » en France sur des marchés reconnus comme stratégiques sur les 10 prochaines années.

Valorisation des données massives

Les thématiques retenues pour y participer sont celles qui ont été présentées dans le rapport piloté par Anne Lauvergeon. Il s'agit, pour les six premières, du stockage de l'énergie, du recyclage des matières (axé sur les métaux rares), de la valorisation des richesses marines (métaux et dessalement de l'eau de mer), des protéines végétales et de la chimie du végétal, de la médecine individualisée et de ce que l'on appelle maintenant la « silver économie », c'est-à-dire les produits et services conçus pour les personnes âgées et favorisant notamment leur autonomie.

Si ces six thématiques constituent potentiellement des domaines où les technologies de l'information et de la communication peuvent être mises à profit, en particulier dans le domaine des logiciels embarqués et de l'Internet des objets, la 7ème portant sur la valorisation des données massives, les « big data », concerne directement le secteur de l'IT. Les initiateurs du concours espèrent favoriser l'essor de start-up par le développement d'usage autour des volumes croissants de données créés par les particuliers, les entreprises et les pouvoirs publics. Ils évoquent notamment « la valorisation par licence des stocks de données massives ».

La 3ème phase, prévue en 2016, vise l'industrialisation

Le concours va comporter trois phases : amorçage, accompagnement, développement. Il sera possible de candidater à partir de chacune d'elles. La première étape conduira à retenir 100 projets qui démarrent. La deuxième est une phase de levée des risques qui consiste à accompagner les projets les plus prometteurs dans leur R&D. La troisième consistera, après une nouvelle sélection, à amener sept projets sélectionnés sur la voie de l'industrialisation des innovations.

La phase amorçage du concours a démarré hier, lundi 2 décembre. Deux clôtures intermédiaires interviendront pour « ne pas ralentir les projets qui seront prêts », le 30 janvier 2014 et le 31 mars 2014, à 12 h. Les dossiers de candidatures doivent être déposés en ligne, en français ou en anglais, jusqu'au 30 juin 2014 à 12 h. Néanmoins, l'appel à projets sera clos lorsque l'objectif de 100 projets sélectionnés sera atteint. La 2ème phase démarrera le 1er septembre 2014 avec un appel à projets et un calendrier spécifique. La 3ème phase s'ouvrira en 2016.