Selon les médias officiels, lors de sa rencontre avec Tim Cook, le PDG d'Apple, en début de semaine, un haut responsable chinois a appelé les entreprises étrangères à mieux traiter les salariés de son pays. Le fabricant de l'iPad et de l'iPhone avait déjà essuyé certaines critiques concernant les mauvaises conditions de travail dans les usines chinoises de son fournisseur Foxconn. Le lendemain de sa visite au maire de Pékin, Tim Cook a rencontré le vice-premier ministre Li Keqiang. Selon les experts, ces contacts étaient destinés à renforcer les liens entre Apple et le gouvernement chinois, à un moment où le pays a pris une importance primordiale dans la fabrication et les ventes de produits d'Apple.

Selon les informations diffusées mercredi par Xinhua News Agency, au cours de la rencontre, Li Keqiang a déclaré à Tim Cook qu'il espérait qu'Apple et les entreprises étrangères renforceraient leur coopération avec la Chine, et favoriseraient le développement industriel dans les régions centrales et occidentales du pays. Cependant, le vice-premier ministre a également manifesté son souhait que les multinationales fassent plus de cas de leurs ouvriers chinois.

Un audit mené par une ONG

En réponse aux critiques concernant les conditions de travail dans les usines de Foxconn en Chine, Apple a défendu sa politique. Pour preuve de sa bonne foi, le constructeur a également autorisé une ONG qui milite pour le droit du travail à effectuer un audit interne auprès de ses fournisseurs chinois. Mercredi, Tim Cook s'est lui-même rendu dans l'une des usines de Foxconn. Apple a ensuite publié des photos de son PDG où on le voit près d'une ligne de production de l'iPhone, sur un tout nouveau site de Foxconn qui emploie 120 000 personnes.

C'est la première visite de Tim Cook dans le pays en tant que PDG d'Apple. Celui-ci était déjà venu dans le pays en 2010, avant d'être nommé à la tête d'Apple. Il s'agissait alors d'enquêter sur les conditions de travail en vigueur dans les usines de Foxconn à la suite d'une série de suicides parmi les salariés.

Apple VS Proview, détenteur de la marque iPad en Chine 

En Chine, Apple doit aussi faire face à une bataille juridique très médiatisée à propos de la propriété de la marque iPad, un procès sensible qui pourrait déboucher sur l'interdiction de la vente de sa tablette emblématique dans le pays. Une entreprise chinoise peu connue du nom de Proview, et actuellement au bord de la faillite, avait acquis la marque déposée iPad pour la Chine en 2001. Proview affirme qu'elle n'a jamais revendu ses droits à Apple en 2009. Un tribunal chinois doit délibérer prochainement sur ce dossier.

Lors de la rencontre, le vice-premier ministre chinois, Li Keqiang, a également appelé à une concurrence loyale et une meilleure protection de la propriété intellectuelle entre les entreprises nationales et étrangères installées dans le pays. Tim Cook a répondu que son entreprise souhaitait approfondir sa coopération avec la Chine, dans le respect de la loi chinoise.

Mardi, un représentant de Proview a diffusé sur un microblog un message indiquant que son entreprise maintiendrait ses poursuites contre Apple concernant la propriété intellectuelle de la marqueiPad « pendant cinq ou dix ans », quels que soient les efforts entrepris par le PDG du groupe américain pour obtenir le soutien du gouvernement chinois. « Nous croyons fermement que, quelles que soient les conséquences de la visite de Tim Cook sur la relation entre Apple le gouvernement chinois, le verdict pour violation de la propriété intellectuelle par Apple est sur le point d'être connu, et l'entreprise devra être sévèrement punie, comme le prévoit la loi du pays », a écrit Li Su, qui dirige le conseil de gestion de Proview.