( Source EuroTMT ) Contrairement à l'industrie informatique qui a bénéficié au cours du troisième trimestre 2009 de la légère amélioration du climat économique, les équipementiers télécoms semblent toujours traverser une passe difficile. Sont essentiellement concernés les trois grands européens : Ericsson, Nokia et Alcatel-Lucent. Ils ont en effet, tous les trois, publiés des comptes trimestriels qui ont déçu les investisseurs. En cause essentiellement, les ventes aux opérateurs. Alors que la plupart des opérateurs, notamment dans les pays occidentaux, continuent de réduire leurs investissements pour atteindre leurs objectifs de cash-flows en attendant une reprise claire de la consommation, les équipementiers sont touchés de plein fouet. Des analystes surpris par le recul d'Alcatel-Lucent Ainsi, Alcatel-Lucent a annoncé une baisse (sur une base annuelle) de 9,3 % de ses revenus au troisième trimestre. Si la baisse s'inscrit dans la prévision du repli du marché des équipements télécoms pour l'ensemble de l'année tel qu'annoncé par l'équipementier franco-américain (un repli compris entre 8 et 12 %), les analystes ont toutefois été surpris par le recul affiché au troisième trimestre : ils avaient parié sur une quasi stabilité des ventes par rapport au deuxième trimestre, alors qu'elles ressortent en recul de 5,6 %. La situation est encore plus grave chez Nokia Siemens Networks qui a enregistré une chute de 21 % de ses ventes par rapport au troisième trimestre 2009. Enfin, la branche réseaux d'Ericsson affiche aussi un repli de 8 % sur une base annuelle (-13 % sur une base séquentielle). Si les trois équipementiers peuvent logiquement expliquer cette nouvelle dégradation par la baisse des investissements des opérateurs, reste à expliquer pour quelles raisons ZTE et Huawei vont mieux que résister et voient leurs revenus croître : les deux constructeurs chinois ont prévu un bond de 30 % de leurs ventes cette année. Des investissements en baisse en Europe Certes, Huawei et ZTE bénéficient du fort soutien financier des banques chinoises, prêtes à accorder de larges financements aux opérateurs qui achètent chinois. Mais, d'autres éléments, structurels, peuvent aussi expliquer les difficultés particulières des équipementiers européens. Si les opérateurs ont été amenés, pour des raisons financières, à baisser leurs investissements cette année, ces derniers connaissent aussi un changement de cycle d'investissements : près de 20 ans après son lancement, le GSM (technologie sur laquelle régnaient les trois grands équipementiers européens) ne suscite plus d'importants investissements. Ainsi, lors de sa présentation de ses résultats trimestriels, France Télécom a indiqué que ses investissements étaient en baisse de près de 900 millions d'euros au troisième trimestre, dont 165 millions s'expliquent par la chute des investissements dans la 2G. Or non seulement les investissements marquent le pas dans la 3G, mais le déploiement de la 4G va prendre un peu plus de temps que ne pourraient le faire croire la multiplication des annonces faites par quelques grands opérateurs ou des équipementiers. De plus, contrairement au GSM (ou au CDMA), les équipementiers européens doivent partager le marché de la 3G et du LTE avec leurs concurrents asiatiques, notamment Huawei, qui a fait une percée dans la téléphonie mobile en Europe. Si les restructurations déjà en cours chez Alcatel-Lucent et chez Ericsson portent déjà leurs fruits, on peut néanmoins craindre qu'ils ne doivent mettre en oeuvre de nouveaux plans d'économies, comme celui annoncé par Nokia Siemens Networks, pour faire face à cette nouvelle donne.