Les maires et responsables de collectivités locales s'intéressent-ils vraiment aux TIC ? Le marché est normalement en pleine explosion, avec la dématérialisation mais aussi le développement de l'e-administration participative, l'obligation de rendre les territoires séduisants pour les personnes les plus qualifiées comme pour les entreprises... Mais, au Salon des Maires et des Collectivités Locales (SMCL), qui s'est tenu du 23 au 25 novembre 2010 Porte de Versailles à Paris, les TIC ont joué des bien petits rôles.

Le hall 5 de l'immense parc des expositions était entièrement consacré aux équipements sportifs tandis que les TIC ne disposaient pas même d'un village identifié. Les principaux acteurs étaient relégués, plus ou moins groupés, au fond du hall 2.1.

Des acteurs peu présents

Certes, Orange / France Telecom disposait d'un immense stand et SFR était bien présent, mais ni Bouygues Telecom ni d'autres opérateurs alternatifs n'ont daigné honorer le salon de leur présence. Le développement des réseaux est pourtant au coeur de l'attractivité des territoires.

Les opérateurs de services en ligne comme les plates-formes SaaS de gestion de marchés publics Achatpublic.com/marchesonline.com demeuraient discrets. Dolist, présent, cherche visiblement à initier les villes aux joies du mail-marketing et du sms-marketing, qui tourne pourtant bien souvent au spam. La bataille des portails fédérateurs en ligne semble également relancée : e-Citiz était bien là mais pas Service Public Local en tant que tel.

Le seul distributeur à valeur ajouté présent était GS2I. Aucune SSII et aucun « grand » éditeur généraliste, même SAP qui se targue de s'implanter dans le secteur local, n'avait fait le déplacement. Sage était, quant à lui, hébergé sur le stand de l'Ordre des Experts Comptables, d'où son absence du catalogue officiel. Les éditeurs et petites SSII sectoriels étaient cependant présents : Arpege, Ciril, Berger-Levrault, JVS-Mairistem, Astech Solutions...

Hors de la dématérialisation, à quoi sert l'informatique ?

Le discours ambiant semblait se résumer à la bonne vieille dématérialisation. Mercredi 24, de 11h15 à 12h45, se tenait d'ailleurs le seul atelier-conférence sur les TIC, en l'occurrence sur le thème « Dématérialisation et communication, comment gérer les flux internes et externes d'une collectivité ». Pourtant, il n'existe aucun salon spécialisé qui pourrait justifier un tel désintérêt. D'autant que ce n'est pas la première année que l'on peut le constater.

A l'inverse, si les SSII étaient absentes, les sociétés spécialisées dans l'externalisation de la fonction RH (Adecco, Randstad...), notamment via l'Intérim, étaient bien là. Maintenant que le recours à l'intérim est légal dans le secteur public, les restrictions budgétaires vont peut-être pousser les DSI de collectivités à se tourner vers cette solution plutôt que d'embaucher des agents contractuels ou de recourir à des SSII.