Avec des nouveaux produits reposant sur des composants Qualcomm, plus de financements et une expansion aux États-Unis, l'entreprise britannique Fon qui oeuvre pour le partage gratuit des connexions WiFi prévoit d'atteindre les 35 millions de hotspots d'ici à 2016. Depuis sa création en 2006, Fon s'emploie en effet à construire un réseau de hotspots. Le principe est simple : des utilisateurs acceptent de partager leur connexion haut débit domestique via WiFi. En contrepartie, ils ont le droit d'accéder gratuitement aux Fon Spots de la communauté des Foneros. Mais, Fon propose également des solutions pour les petites entreprises. L'idée est de leur permettre d'offrir à leurs clients des accès gratuits et sécurisés. Pour l'instant, l'offre n'est accessible que sur invitation. La recette plait : aujourd'hui, le réseau Fon compte plus de 12 millions de Fon Spots dans le monde. Afin de poursuivre sa croissance, Fon a conclu un partenariat avec Qualcomm pour concevoir des produits, dont un routeur spécifique. Afin de partager leur connexion Internet avec d'autres membres du réseau Fon, les utilisateurs ont besoin d'un routeur spécial qui fonctionne sur deux réseaux séparés - un privé et un partagé. Le routeur en cours de développement devrait être disponible avant la fin du semestre. « Notre nouveau routeur intègre un processeur Qualcomm. Il comprendra aussi un module pour le partage de musique », a indiqué Fon sans donner plus de détails. Pour augmenter le nombre de routeurs compatibles et accroître sa base d'utilisateurs potentiels, Fon et Qualcomm veulent également intégrer ces fonctionnalités dans des chipsets Qualcomm. De cette façon, les fabricants de routeurs WiFi pourront plus facilement intégrer l'offre Fon dans leurs produits.

Une levée de fonds de 14 millions de dollars

Mais le partenariat avec Qualcomm ne s'arrête pas là. Son fonds d'investissement, Qualcomm Ventures, faisait partie du dernier tour de table qui a permis à Fon de lever 14 millions de dollars. Google et Deutsche Telekom ont également participé à ce tour de table, comme l'a précisé Fon hier dans son communiqué. À la différence de Qualcomm, ce n'est pas la première fois que Google et Deutsche Telekom apportent leur concours financier à Fon. L'entreprise britannique a d'abord concentré son effort sur l'Europe, avant d'étendre sa communauté en Asie et en Amérique latine. Au Royaume-Uni, en France et en Belgique, plus de 10 % des ménages ont un routeur Fon. D'autres régions comme le Japon et le Brésil sont en train de les rattraper. L'amélioration de la couverture de Fon a été en grande partie rendue possible grâce aux offres d'opérateurs comme BT, Deutsche Telekom, SFR et Belgacom en Europe et Softbank au Japon.

Depuis peu, Fon commence à se développer sur le territoire américain. En septembre, l'entreprise a signé un accord d'itinérance avec AT&T, qui permet aux clients des deux opérateurs d'utiliser leurs spots WiFi en déplacement. En octobre, Fon a lancé sur le marché un routeur, et en décembre, un contrat lui permet de fournir une connexion WiFi gratuite dans le centre-ville de Brooklyn, à New York. Pour stimuler la couverture résidentielle, Fon offrira 1 000 routeurs à des résidents locaux. Fon reste très discret sur la suite des évènements, mais selon un porte-parole de l'entreprise, les utilisateurs potentiels de Fon aux États-Unis entendront bientôt parler de l'offre communautaire.