Ancienne employée de Motorola, Hanjuan Jin était accusée d'espionnage économique et de vol de secrets commerciaux par une cour fédérale de l'Illinois. Elle a été finalement condamnée le mercredi 29 aout à quatre ans de prison et à une amende de 20 000 dollars, avec l'obligation de rester à domicile sous surveillance électronique jusqu'au début de sa peine, le 25 octobre.

Ingénieure logiciel durant neuf ans chez Motorola, Hanjuan Jin, 41 ans, a profité de son poste pour effectuer "une attaque ciblée pour voler des technologies" a déclaré le juge américain Ruben Castillo lors de l'énoncé de sa peine, selon un communiqué du ministère américain de la Justice. Le juge ne l'a toutefois pas déclarée coupable de trois chefs d'accusation d'espionnage économique au profit de la Chine, bien que la preuve ait été faite selon le ministère que Jin "était prête à trahir son pays de naturalisation". Hanjuan Jin a déjà été condamnée par le tribunal pour trois chefs d'accusation concernant le vol de secrets commerciaux.

1000 documents Motorola en partance pour la Chine

Hanjuan Jin, une citoyenne naturalisée américaine née en Chine, a été arrêtée le 28 février 2007 par les fonctionnaires des douanes des Etats-Unis avec un aller simple pour la Chine. Les fonctionnaires ont déclaré avoir alors récupéré 1 000 fichiers électroniques et documents papiers en provenance de Motorola. Les secrets de fabrication décrivaient la technologie iDen (Integrated Digital Enhanced Network) appartenant à Motorola. La technologie iDen est la propriété désormais de Motorola Solutions, suite à la scission de Motorola et à la création de Motorola Mobility en 2011.

Hanjuan Jin a déclaré avoir travaillé secrètement pour Sun Kaisens, une entreprise chinoise développant des technologies de télécommunications pour l'armée chinoise, au moment de la saisie des documents par la douane. L'ancienne employée de Motorola a commencé à travailler avec Sun Kaisens en 2006 durant un congé maladie chez Motorola, puis sur des projets pour l'armée chinoise entre novembre 2006 et février 2007, toujours selon le ministère de la Justice américain.

Le 26 février 2007, Hanjuan Jin est retournée chez Motorola, soi-disant afin de reprendre son travail à plein temps, mais elle n'a pas reçu toutes ses affectations. Ce jour-là et le lendemain, selon les autorités américaines, elle a accédé à des documents du réseau interne de Motorola et a également retiré des documents des locaux physiques. Le 27 février, elle a également envoyé un courriel à Motorola demandant un départ volontaire.

L'armée chinoise également de la partie

Les autorités fédérales ont par ailleurs déclaré avoir récupéré de Hanjuan Jin de multiples documents militaires chinois classés, écrits en chinois et portant pour la plupart la mention "secret", décrivant certains projets de télécommunications de l'armée chinoise.

Dans leur déclaration présentée au tribunal mardi 29 aout, les avocats de Hanjuan Jin avaient demandé une peine non-privative de liberté. Ils ont cité des pièces, admises en première instance, ainsi que les conclusions du Tribunal de première instance, qui montraient que Hanjuan Jin avait l'intention de se préparer pour son prochain emploi avec les documents saisis et ne prévoyait pas de les partager avec Sun Kaisens. Le procureur avait de son côté, lundi 27 août 2012, requis une peine d'emprisonnement comprise entre 70 et 96 mois d'emprisonnement (soit 5 à 8 ans).