Le premier ministre a annoncé son plan pour les investissements d'avenir. A l'origine, le Président de la République avait fixé quatre grands sujets : le numérique, la santé, les infrastructures de transport et la transition énergétique. Cette dernière s'offre la part du lion avec la moitié des 12 milliards annoncés  par Jean-Marc Ayrault. Le numérique avec 600 millions, soit 5% des investissements d'avenir, se retrouve à la portion congrue.

« J'ai voulu éviter le saupoudrage » a commenté Fleur Pellerin en expliquant où seront affectés les 600 millions d'euros du numérique. Six grands chapitres sont listés : les objets connectés, le calcul intensif, le big data (annoncé la semaine passée), les usages en e-education et e-santé, les quartiers numériques, la sécurité des réseaux.  Le premier ministre a également rappelé le plan Très haut débit, annoncé au mois de février dernier dont le budget total est de 20 milliards d'euros, 3 étant pris en charge par l'Etat. C'est un dossier important qui s'ajoute au volet numérique annoncé hier. Le 1er Ministre a cité en exemple de plan Très haut débit celui mené en région Auvergne.

L'exemple des compteurs Linky

Pour illustrer la partie consacrée au numérique, Jean-Marc Ayrault a pris comme exemple les compteurs intelligents Linky. Trois millions seront installés d'ici 2016, 35 millions de compteurs au total seront changés d'ici 2020. Un appel d'offres est lancé cet été. C'est EDF qui doit financer les 5 milliards prévus (30 euros par compteur et 120 pour chaque installation) et ERDF qui déploiera les compteurs. Les installateurs, floués par les mesures fiscales récentes, auront peut-être de quoi « se refaire ».

En regardant de plus près, le numérique dépasse tout de même les 5%. D'autres sujets numériques ne figurent pas à la rubrique « numérique » annoncée hier par exemple les technologies de santé et les industries de défense (systèmes embarqués de défense, simulation et modélisation numérique avancés, cryptage de communications etc...). La modernisation des hôpitaux et celle des universités, la rénovation urbaine, pourraient également laisser place à d'autres investissements numériques.

Toutefois, le financement de l'ensemble du projet laisse encore place à des doutes. Les compteurs Linky sont financés par EDF à partir des économies qu'elle doit réaliser par l'installation de ces compteurs. De même, l'assurance maladie et les hôpitaux doivent financer en partie la modernisation des hôpitaux à partir de leurs propres économies.