La pétition demandant le dégroupage des infrastructures de clouds souverains français a pour l'instant recueilli un peu plus de 450 signatures. Elle a été lancée il y a quelques jours par deux associations d'utilisateurs de logiciels libres et plusieurs sociétés françaises intervenant dans le domaine de l'Open Source (*).

Ses signataires souhaitent obtenir que « tout opérateur puisse accéder aux bâtiments et équipements (serveurs, réseau, stockage) » de ces infrastructures, soutenues pour partie par les deniers publics, afin d'y déployer leur propre logiciel de gestion de cloud « dans l'objectif d'offrir au marché des offres alternatives ». Le texte de leur pétition, adressée à Fleur Pellerin, ministre déléguée, chargée des PME, de l'Innovation et de l'Economie numérique, a été mis en ligne sur le site Avaaz.org.

« Exploiter l'infrastructure financée par l'argent public »

Pour expliquer leur démarche, les signataires font valoir à la fois la protection du consommateur, de la capacité d'innovation des PME et de la libre concurrence. Ils expliquent que les utilisateurs pourraient ainsi se voir proposer une offre technologique plus étendue pour « exploiter l'infrastructure financée par l'argent public » et que les PME françaises pourraient « déployer leur service au juste coût ».

Ils déplorent qu'au bout de plusieurs mois, aucun service ne soit encore disponible sur les clouds souverains dans lesquels les pouvoirs publics ont investis plusieurs millions d'euros. Ils disent aussi regretter que les plans annoncés par leurs opérateurs reposent sur des architectures qu'ils qualifient de « complexes » et qui reposent sur des technologies n'ayant pas été développées en France. « Pourtant, les technologies et les PME françaises du cloud sont nombreuses et concurrentielles », estiment-ils en considérant qu'en y ayant recours, les services auraient été déjà disponibles.

(*) Les premiers signataires de la pétition « Dégroupage du Cloud souverain français » : l'Adullact (association des développeurs et des utilisateurs de logiciels libres pour les administrations et les collectivités territoriales), l'Aful (association francophone des utilisateurs de logiciels libres), le bureau d'enregistrement Gandi.net, l'hébergeur ielo / Lost Oasis, les SSII Ifresearch et Alter way, ainsi que l'éditeur Nexedi et son service de restauration distribué ViFiB.

687 signatures au 7 février, 775 au 13 février.