Pour les constructeurs d'ordinateurs et leurs partenaires, la question la plus embarrassante de cette rentrée des classes 2011 concerne l'importance du marché de renouvellement, par rapport à celui de la « première acquisition ». En prenant juste deux années de recul, on constate que tous les constructeurs étaient persuadés dès 2008 que la cible des « primo acquéreurs » de matériels micro-informatique était saturée. Et puisque le marché du renouvellement ne suffisait plus à nourrir la croissance du secteur, il fallait que les nouveaux « devices » soient des compléments ou des extensions des configurations traditionnelles, ordinateurs de bureau ou portables.

La première salve, bien pensée, a été lancée par un industriel chinois, Asus, avec les premiers netbooks. Les grands constructeurs, dont HP, ont volontairement tardé à réagir, affirmant notamment que le marché des netbooks ne passerait pas l'année 2010. Ils ont « presque » eu raison, et l'annonce par HP d'une cession de ses activités PC et tablettes ne change pas la donne pour cette période de « back to school », mais conforte la stratégie d'Apple.

Alors que la riposte aux netbooks était attendue du côté de l'entrée de gamme des notebooks, notamment avec des écrans au format 12 pouces, elle est venue des tablettes, longtemps considérées comme une niche uniquement dédiée à certaines professions.

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Malgré sa part de marché invraisemblable (environ 80% des ventes en France), Apple et son iPad ne sont pas longtemps restés seuls sur ce marché. Les lancements de produits concurrents se sont multipliés au cours du premier semestre 2011. Pour le « back to school 2011, tous les constructeurs de PC seront présents avec leur tablettes tactile dans les circuits de distribution : Archos, Asus, Dell, Fujitsu, Lenovo, Motorola, Sony, Toshiba... et HP, qui aura attendu les derniers jours d'août pour lancer son TouchPad.  « La tablette tactile sera notre priorité pour cette rentrée ainsi que durant les trimestres suivants, d'une part parce que nous lanceront des tablettes de plus petits formats que le 10 pouces ; d'autre part, parce que l'interface tactile va rapidement concerner tous les types de terminaux », explique Antoine Magnan, en charge des produits grand-public chez HP France. (NDLR : ces propos ont été recueillis avant l'annonce d'HP d'arrêter les tablettes et les smartphones sous WebOS)

Un segment de marché très agité

Selon les analyses les plus optimistes - et notamment celle du cabinet PRTM - les ventes mondiales de tablettes tactiles passeront le cap des 200 millions d'unités en 2014, soit près de 12 fois plus qu'en 2010. C'est largement suffisant pour que les industriels de l'informatique se ruent vers ce nouveau segment de marché.

Parmi les nombreuses annonces qui ont eu lieu durant la trêve estivale, on peut notamment retenir les suivantes :

- Samsung, avec sa Galaxy Tab, sera absent pour cette rentrée des classes 2011, Apple ayant réussi à retarder la vente de la tablette en Europe en entamant une procédure judiciaire,

- Google a annoncé le rachat de Motorola Mobility le 15 août 2011 pour 12,5 milliards de dollars, confirmant son nouveau positionnement dans le hardware,

- Les acteurs de la téléphonie mobile, dont le constructeur chinois HTC le premier, se positionnent sur le segment des tablettes tactiles, ce qui conduit les opérateurs à investir également le marché (Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free) via plus de 3 000 points de vente,

- Le marché des accessoires pour tablettes offre clairement de nouvelles opportunités en termes de marges commerciales (housses, supports, chargeurs, connectique, etc.).