En direct de San Francisco - Si les start-ups pullulent dans la Silicon Valley, bien peu affichent autant d’esprit d’indépendance que Versity Software et son CEO et cofondateur Bruce Gilpin. Focalisée autour de l’archivage, cette start-up fondée en 2011 propose une solution logicielle scale-out (une centaine de nœuds) et à faible coût au gigaoctet qui repose sur une version Linux du système de fichiers SAM-QFS (Solaris à l’origine). Harriet Coverston, la créatrice de Quick File System et de son extension Storage Archive Manager File System aujourd’hui dans le giron d’Oracle, est la cofondatrice et la CTO de Versity. Elle a repensé ses travaux pour fournir la plate-forme baptisée Versity Storage Manager (VSM) et son système de fichiers VSFS (Versity Shared File System) reposant sur des serveurs x86 et une agrégation de librairies à bande LTO et de baies de stockage. Les disques durs et la bande sont vus comme une capacité globale dans un système de fichiers unique avec quatre niveaux différents dans la hiérarchie. Le moteur de politique de VSM détermine où archiver les données, sur des ressources lentes ou rapides.

Pour accélérer son développement, Versity Software a fait entrer le fournisseur Cray dans son capital lors d’un tour de table de série A en 2013 afin de développer une appliance Tiered Adaptive Storage sur base VSM. Certaines entreprises qui rechignent à travailler avec une start-up pour leur plate-forme d’archivage font plus volontiers confiance à un vétéran comme Cray qui arrive avec une solution de stockage à plusieurs niveaux souple et performante. Depuis, pour se distinguer de ses concurrents IBM, Quantum ou encore SGI, Versity propose plusieurs déclinaisons de sa plate-forme avec le support des modes fichier et bloc (bande et disques durs) ou fichier, bloc et objet (bande, disques durs, cloud objet privé ou public compatible S3) pour archiver les flux de données (des archives compressées en fait) avec une ou deux appliances pour les métadonnées sur réseau FC et Ethernet.

Versity passe au mode objet avec la dernière version de sa plate-forme VSM.

« Nous avons travaillé sur S3 pour assurer des uploads plus rapides en streamant plusieurs flux de données, mais nous regardons aussi Swift », nous a indiqué le CEO. « Nous avons choisi de travailler en mode objet car le protocole est très rapide et les performances élevées sans nécessairement passer par FC et InfiniBand ». Le passage au mode objet est devenu une nécessité car le web redimensionne le datacenter.

Présent en Europe avec un bureau en Allemagne, Versity cible les entreprises dans les domaines du HPC et de la recherche scientifique, mais également dans les banques et les médias en s’adossant à des partenaires sélectionnés dans le domaine du stockage. « Nous désirons être sûrs qu’ils possèdent les compétences nécessaires pour déployer notre solution », nous a confié le CEO qui refuse - pour l’instant - de travailler avec des VC pour garder son indépendance.