Le programme Seedcamp tenait aujourd'hui son édition parisienne au cours de laquelle vingt start-up, françaises pour la plupart, ont eu l'opportunité d'éprouver le caractère innovant et la solidité de leur projet de développement. Face à eux, un aréopage de quelque 70 « mentors », dirigeants expérimentés du secteur IT, investisseurs, juristes. En préambule, chaque équipe a disposé de cinq minutes pour présenter, en anglais et avec un soupçon de trac, son idée, ses premières réalisations, ses objectifs et ce qu'elle attend de cette confrontation avec des professionnels qui ont fait leur preuve. Parmi ces mentors figurent par exemple Jean-Louis Benard, PDG de Brainsonic, Olivier Ezratty, d'Innovation Strategies Consultant et ancien collaborateur de Microsoft, Marc Menasé, PDG de Nextedia, ainsi que des représentants de l'incubateur Paris Développement.

Gestion avancée des vidéos, des musiques ou des e-mails, nouveaux réseaux
sociaux


Pratiquement toutes les applications présentées aujourd'hui s'appuient sur Internet. Les unes permettent d'optimiser la gestion de vidéos (3rd Eye/iDesktop.tv, Brainient) ou de titres musicaux (musicovery, Jiwa). Les autres proposent des solutions de développement de logiciels en ligne (Calcul Plus) ou d'analyse de données à la demande (kpiWeb), des outils de gestion avancés des mails (Kwaga, MXM Technology), des solutions de e-commerce (prestashop), des fonctions dynamiques de bookmarking (Wozaik) ou de partage de contenus (Yoolink). La start-up ADN:mobile, elle, développe une interface simplifiée pour le Web.

Certaines de ces jeunes pousses déclinent des thèmes déjà exploités avec des variantes nouvelles : site de petites annonces immobilières (EtreProprio), site de vente d'oeuvres d'art (Art&You), évaluation des politiques RH des entreprises (meilleures-entreprises.fr), site d'échange et de vente d'occasions en ligne (Weem) ou encore réseaux sociaux ciblés sur une activité, comme GameCreds qui permet aux joueurs en ligne de se créer un profil. La société Rtgi, de son côté, met au point une solution pour surveiller les réseaux sociaux. D'autres candidats encore, proposent de nouvelles façons de monétiser les contenus éditoriaux, tel MyVocal qui propose de les diffuser en flux audio sur mobile selon plusieurs modes de paiement. Quant à Simply Sim, il permet d'effectuer des simulations en 3D pour toutes sortes d'applications.

Un grand oral suivi de quatre séances de conseils

Pour tous ces candidats, la matinée fut une sorte de grand oral, que Reshma Sohoni (ci-dessus, à droite), PDG de Seedcamp, a animé chronomètre en main avec Saul Klein, co-fondateur du programme, ancien vice-président de Skype et associé de l'investisseur Index Ventures. A l'issue de la présentation, chaque équipe a rencontré l'ensemble des mentors pour des séances de conseils à bâtons rompus.

Toutes ces start-up n'en sont pas au même stade de développement. Certaines n'ont pas encore livré de produits, d'autres ont déjà des clients ; l'une d'elles a même déclaré avoir atteint la rentabilité. Mais toutes sont avides d'en savoir plus sur la façon dont leur projet est perçu par les professionnels de l'entreprenariat. A la clé, pour les trois plus convaincants, se profile la possibilité d'assister au Seedcamp de Londres, soit une semaine entière au contact de dirigeants IT de haut niveau, d'investisseurs, de juristes, etc. Et, pour les meilleurs, de pouvoir pendant trois mois rencontrer le maximum d'experts possibles.

C'est ce qui est arrivé à Nicolas Steegmann (ci-dessus, à gauche), PDG de la start-up française Stupeflix et ancien chef de produit d'Exalead, éditeur français de moteur de recherche. Sa technologie : « Nous utilisons un matériel spécifique qui permet de générer des vidéos beaucoup plus rapidement : en 30 secondes au lieu de deux heures ». Interrogé sur la façon dont son projet a su convaincre, il pense qu'outre le fait que les mentors pensent qu'il va y avoir une énorme demande de vidéos bon marché, « c'est surtout l'équipe qui compte, les investisseurs font avant tout un pari sur les personnes. Ils font confiance ».

Trois mois de rencontres


Candidate au mini Seedcamp de Paris, l'an dernier, puis sélectionnée pour le Seedcamp londonien de septembre 2008, la start-up Stupeflix a vu une deuxième fois son projet sortir du lot. Pendant trois mois, Nicolas Steegmann a pu dès lors présenter son entreprise à des dizaines d'investisseurs et d'experts, en Europe et aux Etats-Unis. « Une trentaine de pitchs, relate le jeune patron. Dont une semaine à San Francisco où l'on a eu à coeur de me présenter un grand nombre de professionnels ».

Le coût des voyages et de l'hébergement reste à la charge de la start-up. Le carnet d'adresses des organisateurs de Seedcamp est en revanche largement ouvert. Ce qu'il a appris au cours de ces trois mois : « A me présenter. Mais, surtout, j'ai compris que c'est l'exécution du projet qui compte le plus. L'idée de départ, finalement, importe peu, c'est l'exécution qui apporte tout. » Cette année, Nicolas Steegmann assistait au mini Seedcamp de Paris en qualité de mentor.

Illustration ci-dessus : Nicolas Steegmann, PDG de la start-up française Stupeflix sélectionnée sur Seedcamp Londres 2008, et Reshma Sohoni, PDG de Seedcamp.


Mise à jour du 27 février 2009
Cinq start-up distinguées par le mini Seedcamp de Paris

A l'issue du mini Seedcamp qui s'est tenu à Paris mardi dernier 24 février, cinq start-up ont plus particulièrement retenu l'attention des 70 professionnels et investisseurs sur les vingt projets présentés. Il s'agit de Art&You, site consacré à la création contemporaine, Brainient, plateforme de gestion vidéo en Open Source, Kwaga, qui a développé un service en ligne pour classer ses courriels, MxM, un service d'e-mails personnalisés, et Wozaik, service de favoris dynamiques.