Sur la conférence VMworld qui se tient cette semaine à San Francisco, VMware va consacrer plusieurs sessions à sa stratégie SDDC (software defined data center) et aux couches de virtualisation qu'il compte ajouter. « Les départements IT vont pouvoir déployer des environnements de production en quelques minutes », a déclaré Peter Wei, directeur senior du marketing produit chez VMware. « Ils veulent avoir les moyens de mettre en place leurs environnements très rapidement. Mais il est nécessaire de virtualiser la totalité de l'infrastructure IT, ou bien ce ne sera pas possible ».

Ces dernières années, VMware a largement étendu son coeur de métier. L'entreprise est passée de la virtualisation de serveurs à celle, beaucoup plus large, de toutes les opérations traitées dans les datacenters. Pour cela, l'éditeur a utilisé une architecture dite SDDC, pour software defined data center, laquelle permet de virtualiser tout ce qui entre dans l'infrastructure d'une entreprise, et donc, en théorie, permet aux administrateurs des centres de calcul d'automatiser facilement leurs opérations.

La conférence VMworld de cette année va fournir plus de détails sur les produits et les protocoles qui pourraient faire du SDDC une réalité. « Les utilisateurs savent déjà ce qu'est le SDDC. Cette année, l'objectif est d'expliquer comment faire du software defined data center une réalité », a déclaré Peter Wei. « Des enquêtes réalisées en interne dans les entreprises ont montré que 77 % des clients de VMware songeaient à étendre leur stratégie de virtualisation au stockage et au réseau. C'est une des raisons pour laquelle VMware propose de nouvelles technologies de virtualisation de réseau et de stockage », a-t-il ajouté.

NSX, la brique SDN de VMware

La première journée de VMworld s'est concentrée sur le réseau. VMware a annoncé NSX qui regroupe à la fois une solution de virtualisation du réseau, mais aussi des fonctions de sécurité. La firme a indiqué que cette technologie sera disponible au quatrième trimestre de cette année. Issue du rachat de Nicira en 2012, la technologie NSX permet de virtualiser les couches réseaux du modèle OSI (Open Systems Interconnection). Avec cette technologie, les administrateurs peuvent exécuter et automatiser un grand nombre de tâches de configuration du réseau, y compris le provisionnement des commutateurs, les routeurs, les équilibreurs de charge et les réseaux privés virtuels. « Le NSX est essentiellement une question de vitesse, de la vitesse, de la vitesse », a déclaré le directeur marketing. « Fondamentalement, la technologie possède la capacité d'abstraire le matériel ». Cette capacité d'abstraction permet par exemple à un administrateur d'écrire des scripts de commandes pour définir un nouveau réseau local virtuel (VLAN), sans avoir besoin de comprendre les protocoles matériels de chaque fournisseur.

VMware a testé NSX en version beta depuis le printemps de cette année. La version finale comprendra deux fonctionnalités majeures par rapport à la version de test : une intégration technique avec plusieurs partenaires (Juniper, Arista, HP, Dell et Brocade), avec la possibilité pour le SDN de gérer l'aspect réseau et serveur des différents équipements. En second lieu, NSX va aussi virtualiser certaines fonctionnalités de sécurité réseau comme le firewall. Au lieu d'utiliser des pare-feu physiques ou virtuels placés à la périphérie du réseau pour contrôler le trafic, le firewall NSX est intégré au sein du logiciel, il est donc omniprésent tout au long du déploiement. « Cela supprime tous les problèmes de désengorgement qui seraient créées en utilisant un système de pare-feu centralisé », souligne Martin Casado, chef architecte réseau chez VMware et l'un des fondateurs du protocole OpenFlow.

Le stockage aussi en ligne de mire

VMware étend également son expertise à la virtualisation de la couche de stockage. Pendant la conférence, l'éditeur doit présenter une version bêta de son Virtual Storage Area Network (VSAN), qu'il avait dévoilé lors de l'édition 2012 de VMworld sous la dénomination Distributed Storage. Avec un logiciel VSAN, un administrateur pourra mettre en commun des disques durs Direct Attached Storage (DAS) entre plusieurs serveurs pour faire un SAN virtuel.

Enfin, côté logiciel, VMware a mis à jour son logiciel de gestion des machines virtuelles (VM) vSphere. Désormais, celles-ci pourront gérer de grandes charges de travail puisque la capacité maximum des disques virtuels passe à 64 To par VM, au lieu de 32 To précédemment. La version 5.5 de vSphere inclut également un nouveau connecteur pour le déploiement de tâches Hadoop ou d'autres déploiements de données big data pouvant impliquer des centaines, voire des milliers de serveurs virtuels.