La version 2011 de la distribution Linux Mandriva n'est officiellement disponible que depuis quelques mois. Mais la menace d'une faillite semble se profiler pour la société française qui l'édite et ses salariés s'inquiètent pour leur avenir. Le 26 décembre dernier, l'actuel PDG de Mandriva, Dominique Loucougain, nommé à ce poste en juillet 2011, a adressé aux actionnaires une lettre dans laquelle il informe qu'aucune des propositions de recapitalisation de la société ayant été présentées n'a été acceptée.

L'un des actionnaires, LinLux Sarl, détenant 42% de parts, a voté contre chacun d'elles, explique-t-il dans cette lettre publiée vendredi dernier sur le forum de Mandriva. Un autre actionnaire, Townarea Trading & Investments, avait pourtant proposé de supporter seul l'injection de 4 millions d'euros dans la société. Or, écrit encore Dominique Loucougain, une recapitalisation est indispensable. Sans solution de financement pérenne avant le 16 janvier 2012 à midi, le PDG indique qu'il devra mettre la société en faillite.

Sur le forum a également été postée la lettre que certains salariés de Mandriva ont adressée au tribunal de commerce. Ils s'y déclarent « très étonnés » de voir leurs emplois menacés en raison de cette situation bloquée.

Mandriva Linux a été lancé en 1998 sous le nom de Mandrake Linux. Son distributeur, alors dénommé MandrakeSoft, a rencontré des problèmes financiers similaires. En 2010, l'éditeur français Wallix a notamment cherché à l'aider. Mandriva a longtemps figuré dans le Top 10 des distributions Linux établi par le site DistroWatch où il occupe maintenant la 12e place.

Les difficultés de Mandriva ont suscité en septembre 2010 la création d'un projet communautaire séparé, Mageia, mené par d'anciens salariés de la société et des contributeurs de la distribution. Mageia est actuellement 10e au classement DistroWatch.