Le 14 mars dernier 2013, l'ARCEP a autorisé Bouygues Télécom à déployer la 4G sur son réseau 1800 MHz. Les autres opérateurs ont fait connaître depuis longtemps leur opposition à cette décision mais l'attaque est venue des syndicats de France Télécom. Par un communiqué diffusé aujourd'hui 21 mars 2013, une semaine plus tard, la CFE-CGC/UNSA a indiqué attaquer la décision de l'ARCEP devant la justice administrative, en l'occurrence le Conseil d'Etat, pour en obtenir l'annulation.

Le syndicat reproche à l'ARCEP de n'avoir pris aucune disposition ou précaution concernant l'emploi. Or le Code des Postes et des Télécommunications donne une co-responsabilité en la matière à l'autorité administrative indépendante.

Un surcoût de plusieurs milliards d'euros

Selon le communiqué syndical, SFR et Orange ne pourront pas demander à basculer leurs fréquences 2G en 4G parce que ces opérateurs sont encore sous le poids du plus gros du trafic 2G. Bouygues Télécom va donc pouvoir seul basculer aisément sa 2G en 4G, sans nouveau déploiement lourd d'antennes. Pendant ce temps, SFR et Orange vont devoir déployer une nouvelle infrastructure dédiée à la 4G sur les bandes 800 et 2600 MHz. A cela s'ajoute un surcoût considérable pour SFR et France Télécom qui ont payé plusieurs milliards d'euros leurs nouvelles fréquences pour la 4G.

De fait, Bouygues Télécom va donc bénéficier d'un avantage concurrentiel certain.
La CFE-CGC/UNSA estime que près de 60 000 postes seront supprimés, le plus souvent par non-remplacement des départs en retraite, chez les opérateurs pour compenser les différents coups durs encaissés, de l'arrivée de Free Mobile à celle de la 4G inéquitable. Le syndicat estime que, au moins, des contraintes en termes de construction en France des matériels nécessaires à la 4G auraient dû être posées par l'ARCEP.