Selon une étude publiée en novembre 2016 par Ipsos et Revolution @ Work, un programme international d'invention du travail de demain, 65 % des français travaillant dans un bureau sont intéressés par le télétravail. Plus globalement, les français interrogés voient dans le télétravail de nombreux avantages dont le bien être pour 70 % des répondants, la productivité pour 55 % et l’environnement et l’économie pour 79 % des sondés. Ils admettent néanmoins que le télétravail peut limiter les relations entre collègues (44 %) et les échanges avec d’autres professionnels (28 %). Cela dit, pour les jeunes employés, ils sont 38 % à estimer que le travail à distance offre un meilleur équilibre entre le travail et la vie privée contre 32 % des plus de 35 ans (selon l’étude Future Workforce Study faite par Dell EMC en septembre 2016).

En théorie, si les français semblent très ouverts au télétravail, sur le terrain en revanche, seulement 16 % des salariés déclarent que leur employeur leur propose d’avoir recours au télétravail, selon une étude menée en 2016 par l’agence intérimaire Ranstad. Il reste donc encore du chemin à parcourir du côté des entreprises pour satisfaire les attentes des salariés vis-à-vis du télétravail. Cette défiance envers le télétravail est d’autant plus paradoxale aujourd’hui, étant donné la démocratisation des terminaux mobiles (ordinateurs portables, tablettes, smartphones) et l’accessibilité fortement simplifiée au système d’information de l’entreprise par les réseaux sans fil (Wifi, 3G, 4G/LTE, etc.).

Ces contraires réglementaires qui pénalisent le télétravail

Cette réticence des entreprises au télétravail s’explique, d’une part, par la crainte des employeurs et managers de perdre le contrôle sur l’activité de leurs salariés mais, d’autre part, par les contraintes réglementaires et juridiques : consultation des partenaires sociaux, négociation d’un accord, signatures des avenants au contrat de travail, équipements informatiques spécifiques… La question du télétravail pose aussi celle de l’amplitude des horaires de travail et du droit à la déconnexion pour les salariés. Enfin, et de façon évidente, toutes les professions ne peuvent profiter de cette nouvelle forme de travail, puisque de nombreux métiers, notamment dans la construction ou l’industrie, nécessitent une présence physique obligatoire. Et pourtant, une étude du Massachusetts Institute of Technology a même démontré que les salariés, qui ont eu la possibilité de travailler à leur domicile pendant six mois, ont vu leur productivité augmenter de manière significative et leur stress diminuer.

Alors que les Français mettent en moyenne chaque matin 26 minutes à se rendre au bureau, avec des disparités importantes en fonction des régions (surtout en Ile-de-France dont la durée moyenne s’approche plus de l’heure), exercer sa profession depuis son domicile permet de supprimer un temps de trajet chronophage et très souvent source de stress. Le transport n’est pas la seule explication au mal-être des salariés, la conception même de l’environnement de travail dans l’entreprise est à revoir. Et l’actuelle ouverture des bureaux sur des vastes open spaces n’est pas forcément la solution. Si l’open space convient à des salariés disons expansifs, il devient vite anxiogène pour les salariés plus réservés qui réclament plus de calme et de concentration pour travailler.