Le jeudi 12 juin, en début d’après-midi (heure française), les utilisateurs de Telegram ont pu avoir quelques difficultés à utiliser l’application dans certaines parties du monde. Et pour cause : comme l’a indiqué la société de messagerie chiffrée, une massive attaque par déni de service était alors en cours sur ses serveurs. Selon Downdetector, un site web qui suit en temps réel les perturbations et pannes affectant divers services numériques, les points chauds de l'impact de l'attaque se situaient sur la côte Est américaine, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Ukraine, en Russie et en Chine. Et justement, cette semaine se sont tenues à Hong Kong des manifestations de protestation contre une loi controversée permettant d’extrader des habitants depuis la région administrative vers l’Empire du milieu.

Pavel Durov, CEO de Telegram, a précisé dans un tweet que les adresses IP ayant pris part à l’attaque provenaient « principalement de Chine » et pour lui, il ne s’agit pas d’une coïncidence. « Historiquement, tous les DDoS de la taille d'un acteur étatique que nous avons connu ont coïncidé dans le temps avec des manifestations à Hong Kong », a-t-il écrit. Ce ne serait d’ailleurs pas la première fois que des applications seraient bloquées durant des événements de ce type. Comme le rappelle Reuters, en 2014, à l’apogée du mouvement Umbrella, la Chine avait coupé l’accès à Instagram dans tout le pays.

Les données d'utilisateurs ne sont pas en péril

Les responsables chinois ont d’ores et déjà nié les allégations de cyberattaques, soulignant que la Chine est souvent victime d'attaques extérieures. Interrogé sur les accusations de M. Durov, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Geng Shuang, a déclaré qu'il n'était pas au courant de la situation. De son côté, Telegram a assuré que les données de ses utilisateurs étaient en sécurité. Les serveurs de ce dernier étaient principalement installés à Amsterdam, Singapour et San Francisco.