Tous les mois, les fournisseurs de services cloud abreuvent le marché d’annonces de fonctionnalités supplémentaires et pas seulement à l’occasion de leurs conférences utilisateurs : services de base de données, d'IA, blockchain, serverless, conteneurs, etc. Le problème est que l’IT d'entreprise essaie de suivre le rythme et finit par utiliser des fonctionnalités dont elle n'a pas vraiment besoin, avec un impact négatif sur sa capacité à utiliser efficacement le cloud. Par exemple, de nombreuses entreprises se sont mises en quête d’un service d'apprentissage machine, alors qu'aucune n’en a vraiment besoin. Trois indicateurs permettent de savoir si une entreprise s'inscrit dans la spirale fatale de la « cool cloud technology ».

1. Se chercher un problème pour justifier l'usage du cloud

Ne pas essayer de résoudre un problème connu avec la technologie, mais absolument chercher à se créer un problème pour justifier l’usage d'un service cloud est le principal danger. Ce problème systémique de l’IT n’est pas limité au cloud et se repère facilement. Généralement, c’est le cas quand une personne déclare : « Trouvons un moyen de tirer parti de la technologie XYZ », au lieu de parler d'un problème et de trouver ensuite la technologie et les approches appropriées.

2. L’opérationnel est beaucoup trop complexe et coûteux

Quand les choses deviennent trop complexes, c'est qu'il y a un soucis. Dans ce cas, le constat de cette complexité, et les coûts associés, apparaissent en premier dans les opérations. Si les équipes comportent trop de personnes avec des compétences très différentes, et que les choses tournent mal, comme souvent, il y a de fortes probabilités de vouloir résoudre le problème avec les technologies. Sauf que ces dernières ont rendu les choses plus complexes, et l'entreprise en paie le prix.

3. Manque de compétences

À côté du symptôme de la complexité des opérations, il y a celui de la complexité de l'embauche et de la formation. Cela se manifeste le plus souvent, et de plus en plus, par la démission des recruteurs à un rythme alarmant, au motif qu’ils ne peuvent jamais répondre aux besoins d'embauche. Et pour cause : la technologie est tellement nouvelle qu'il n'y a pas suffisamment de personnes qualifiées sur le marché.

La solution à tout cela est d’envisager les choses de manière plus pragmatique : utiliser la technologie dans un but précis, et ne jamais faire de l’usage de la technologie un but en soi.