Cette semaine, le département américain du Commerce a expliqué comment il comptait distribuer les 50 milliards de dollars qui lui ont été alloués dans le cadre du Chips and Science Act. Cette loi, promulguée le mois dernier par le président Joe Biden, vise essentiellement à revitaliser l'industrie de fabrication des semi-conducteurs aux États-Unis, dont la part de marché a radicalement chuté ces dernières années en raison de coûts opérationnels élevés par rapport à ses concurrents asiatiques.

Environ 28 milliards de dollars des fonds du CHIPS and Science Act réservés au département du Commerce serviront à financer l'extension d'installations de fabrication de semi-conducteurs existantes ou la construction de nouvelles installations. Plus précisément, les fonds seront mis à disposition sous forme de garanties de prêt et de subventions ou de dons et d'accords de coopération, le département ayant précisé qu'il espérait se concentrer davantage sur la souscription de prêts afin de profiter au mieux des fonds du Chips Act.

10 Md$ pour les secteurs commerciaux critiques

Environ 10 milliards de dollars seront destinés aux fabricants nationaux qui produisent des puces anciennes et des produits spécialisés utilisés dans des applications de défense nationale, et dans ce que le ministère appelle les « secteurs commerciaux critiques », comme l'automobile, les appareils médicaux et les technologies de l'information et des communications.

Enfin, 11 milliards de dollars seront alloués à trois sous-agences - le National Science and Technology Council NSTC (Conseil national de la science et de la technologie), le National Advanced Packaging Manufacturing Program NAPMP, et le National Institute of Standards and Technology NIST (Institut national des normes et de la technologie) - qui seront chargées de la distribution coordonnée du financement de la R&D pour des projets destinés à développer la main-d'oeuvre, à fournir des installations de prototypage et à apporter des améliorations à l'industrie américaine des semi-conducteurs.

Un plan suffisant pour donner un avantage aux États-Unis ?

Le Chips Act bénéficiera sans doute en premier lieu aux grands fabricants de puces nationaux existant, comme Intel, qui ont déjà des installations aux États-Unis, ou prévoient d'en construire. D'autres acteurs de l'industrie des semi-conducteurs - en particulier ceux qui travaillent sur la conception et le développement, plus que sur la fabrication - ont fait part de leurs inquiétudes quant à l'orientation du projet de loi, estimant qu'il est insuffisant pour aider véritablement les États-Unis à acquérir un avantage sur le marché mondial.

L'adoption du Chips Act intervient alors que l'industrie des semi-conducteurs est entravée par des défaillances de la chaîne d'approvisionnement, en particulier celles résultant de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Ces difficultés continuent de saper le marché et de perturber l'ensemble des approvisionnements, alors que la baisse de la demande en terminaux, PC et smartphones en particulier, se poursuit.