Brendan Eich, récemment nommé CEO de Mozilla, est de plus en plus chahuté à la tête de la Fondation du même nom. En 2008, un vote en Californie prévoyait dans sa proposition numéro 8 l'interdiction des mariages homosexuels. Cette loi a été votée, mais déclarée inconstitutionnelle par la Cour Suprême. Or sur le site web du procureur de l'Etat de Californie, plusieurs soutiens financiers à cette proposition ont été enregistrés et, parmi eux, une contribution de 1 000 dollars de Brendan Eich à une association militant contre le mariage homosexuel.

Cette prise de position passe mal au sein de la Fondation Open Source où depuis la semaine dernière les employés appellent sur les réseaux sociaux à la démission du dirigeant. Sur Twitter, on pouvait notamment lire « Je suis un employé de @mozilla et je demande @BrendanEich de démissionner en tant que CEO », explique John Bevan qui travaille sur les partenariats. D'autres membres se sont élevés contre cette nomination, Jess Klein et Chris McAvoy, qui travaille sur les formations Open Badges, Sydney Moyer, responsable de la communication, et Dan Sinker, en charge du projet OpenNews (réunissant développeurs et journalistes). Plus extrême, Paula Le Dieu, directrice senior de Mozilla a annoncé sur son blog qu'elle prenait un congé sans soldes.

Le malaise est monté d'un cran supplémentaire ce week-end avec la démission de trois membres du conseil d'administration. Selon le Wall Street Journal, il s'agit de Gary Kovacs, ancien CEO de Mozilla, qui travaille pour l'éditeur de solutions de sécurité AVG Technologies, de John Lilly, un autre ancien CEO de Mozilla et qui est maintenant associé à un fonds d'investissement Greylock Partners, et enfin d'Ellen Siminoff qui est CEO de la start-up Shmoop, spécialisée dans le e-learning. Avec ces départs, il ne reste plus que trois personnes au conseil d'administration de la Fondation, Mitchell Baker, qui a cofondé Mozilla, Reid Hoffman, cofondateur de LinkedIn, et Katharina Borchert du Spiegel Online. Dans un billet de blog datant du 26 mars 2014, Brendan Eich a voulu rassurer sur le respect de l'égalité des sexes dans l'entreprise et sur la coopération avec les associations de défenses des droits des homosexuels. Il semble bien que ce message n'a pas convaincu.