Depuis mai 2014, date à laquelle la Cour européenne de Justice a établi le « Droit à l'oubli », Google s'emploie à supprimer des résultats de son moteur de recherche les informations concernant ses utilisateurs européens qui lui en font la demande. Dans son dernier rapport de transparence, la firme de Mountain View fait le point sur le nombre de liens supprimés, le profil des demandeurs et la nature des informations déréférencées. Au total, Google a reçu plus de 655 400 demandes de suppression (655 429) portant sur plus de 2,4 millions d'URL. Jusqu'à présent, il a supprimé 43% de ces URL au total. Son rapport fournit le détail par pays. En France, il y en a eu 142 705 demandes portant sur 497 623 URL et Google en a déjà supprimé 48,5%, soit un pourcentage plus élevé par rapport à la moyenne.

48,5% des URL ayant fait l'objet d'une demande de suppression par des utilisateurs français ont été retirées du moteur du recherche contre seulement 43% au total. (agrandir l'image)

Les demandes -reçues à travers le formulaire web mis à disposition - sont examinées au cas par cas et manuellement, explique le rapport et, dans certains cas, Google peut avoir besoin d'informations supplémentaires. « Lorsque nous avons pris une décision, nous la communiquons à la personne concernée par e-mail. Si l'URL n'a pas été supprimée, nous expliquons brièvement pourquoi », explique la firme californienne. En particulier, elle peut refuser de supprimer une page si son contenu relève de l'intérêt général, indique-t-elle.

89% des demandes viennent de particuliers

Sur l'ensemble des demandes, 11% de celles qui ne sont pas faites par des particuliers, 40% concernent des enfants mineurs. (agrandir l'image)

Dans près de 89% des cas (89,7% en France), les requêtes en suppression sont faites par des particuliers. Dans les 11% restants, elles concernent des enfants mineurs, des entreprises, des hommes politiques, des fonctionnaires ou des personnalités publiques. Les demandes concernent une grande variété de sites web. Néanmoins, la moitié d'entre elles portent sur quatre catégories, l'autre moitié se répartissant diversement. Dans le domaine des informations personnelles, ce sont surtout les annuaires (19%) et les réseaux sociaux (12%) qui sont concernés. Quand il s'agit de supprimer des références légales ou historiques, les demandes portent sur des sites d'information publiant des articles d'actualité (18%) ou sur des sites gérés par des administrations (3%).

Pour la France, 28,4% des demandes de suppression d’URL concernent des annuaires, 15,4% des médis sociaux, 12,2% des sites d’actualité et 42,3% portent sur une diversité de sites.

Pour la France, les contenus faisant l'objet d'une demande de suppressions dans les résultats de recherche sont liés dans un quart des cas à des informations insuffisantes et dans 18,1% des cas à des informations professionnelles. (agrandir l'image)