Alors que l’impact de la loi de Moore s’atténue, les puces programmables FPGA ou Field Programmable Gate Arrays peuvent permettre d’accélérer des tâches spécifiques comme l'apprentissage machine et l'analyse de données, tout en offrant une bonne efficacité énergétique. Hier, la vice-présidente senior et directrice du Data Center Group d’Intel, Diane Bryant, a déclaré que la puce Xeon intégrant un circuit FPGA, sur laquelle le fondeur travaille depuis le mois de juin 2014, serait prête au premier trimestre 2016. « Nous livrerons la puce en priorité aux gros fournisseurs de services cloud pour qu'ils puissent commencer à affiner leurs algorithmes », a-t-elle annoncé pendant la conférence Structure qui se tient actuellement à San Francisco (du 18 au 19 novembre).

Intel a mis un certain temps à finaliser sa puce, mais le rythme de travail devrait probablement s’accélérer étant donné que le fondeur est en train de boucler le rachat, pour près de 17 milliards de dollars, de son partenaire Altera. L’annonce avait été faite au mois de juin dernier. Diane Bryant n'a pas donné de détails sur la puce, sauf pour dire que « son empreinte » serait compatible avec les processeurs Xeon actuels, ce qui signifie sans doute qu'elle pourra remplacer les puces existantes. Parce qu’il est possible de les programmer pour exécuter un algorithme particulier, les circuits FPGA peuvent être plus efficaces que les processeurs génériques en terme de rendement. Selon Microsoft, le recours aux circuits FPGA pour accélérer les performances de son moteur de recherche Bing a donné de bons résultats. Mais ces circuits peuvent prendre en charge des tâches très variées.

L’usage des FPGA pour accélérer les tâches de travail n’est pas une nouveauté, mais généralement, ces composants, connectés au processeur via l’interface PCIe, sont soudés sur la carte mère. L’intégration dans une puce à double interface via l'interconnexion QPI d'Intel permet un accès direct à la mémoire cache de la puce et à la mémoire principale, ce qui réduit la latence. Selon Intel, en intégrant le circuit FPGA à sa puce à double interface, le gain de performance est double comparé à un composant soudé. Le fabricant de puces n’est pas le seul à s’intéresser aux circuits FPGA. Qualcomm, qui développe une puce serveur à base ARM, et IBM, qui fabrique la puce Power, ont tous deux conclu un partenariat avec le principal rival d’Altera, Xilinx, pour intégrer le FPGA aux architectures de leurs processeurs.