C'est bien connu, on est jamais mieux servi que par soi-même. Pour permettre aux membres de ses différents ministères et administrations de s'échanger des messages instantanés chiffrés, l'Etat a décidé de prendre les choses en mains en développant sa propre solution d'IM. « Avec cette nouvelle solution française, l’Etat montre sa capacité à travailler en mode agile pour répondre à des besoins concrets en utilisant des outils en open source et à très faible coût de développement. Le partage d’informations de manière sécurisée est essentielle à la fois pour les cabinets mais aussi pour avoir un dialogue plus fluide avec les administrations », a indiqué dans un communiqué Mounir Mahjoubi, secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargé du Numérique.

En développement depuis trois mois, cet outil de messagerie instantanée chiffré est actuellement en test au sein du Secrétariat d'Etat au Numérique. Mais également de la direction interministérielle du numérique et du système d'information et de communication de l'Etat (DINSIC), pilote du projet, et de différentes DSI ministérielles dont celles des Armées ainsi que de l'Europe et des affaires étrangères. Outre des contributions directes (code...) en provenance de ces dernières entités, cette solution bénéficie en outre du soutien de l'agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI).

Le standard d'échange ouvert Matrix déjà utilisé par Thales

D'un point de vue technique, elle repose sur des briques libres, à savoir le logiciel open source Riot utilisant le standard d'échange ouvert Matrix, par ailleurs utilisé par Thales. « Porté par une start-up franco-britannique (New Vector), et bénéficiant de nombreuses contributions, ce standard d'échanges de messages instantanés a déjà retenu l'attention d'autres Etats tels que les Pays-Bas et le Canada, avec qui la DINSIC collabore étroitement », précise le communiqué.

Cette solution de messagerie sécurisée « sera compatible avec n'importe quel terminal mobile ou poste de travail, d'Etat ou personnel. En effet jusqu’à maintenant l’installation des applications comme WhatsApp ou Telegram n’était pas possible sur les téléphones mobiles professionnels ce qui ne permettait pas une fluidité parfaite de l’information et des partages de documents. »