Deux sénateurs ont écrit au département américain de la Défense (DOD) pour demander si, comme le laissent penser certaines informations, le président Donald Trump utilise toujours un ancien téléphone Android non sécurisé, en particulier pour poster des tweets sur son compte Twitter. « Même s’il est important que le Président ait la possibilité de communiquer par voie électronique, il est tout aussi important qu'il le fasse d'une manière sécurisée qui garantisse la protection des données présidentielles », ont déclaré, dans une lettre rendue publique hier le sénateur démocrate du Delaware Tom Carper et la sénatrice démocrate du Missouri Claire McCaskill. Tous deux sont membres du Comité sénatorial sur la sécurité intérieure et les affaires gouvernementales.

Dans un article publié le mois dernier, le New York Times posait la question de l’usage d'un smartphone Android non sécurisé par le Président. Les sénateurs craignent que le téléphone soit vulnérable et permette, par exemple, à des pirates d’accéder à des informations sensibles en mettant en route « l'enregistrement audio et la caméra », ou encore qu’ils puissent installer des outils de surveillance ayant des capacités de localisation et d'autres fonctions de suivi. « La présence de vulnérabilités est une des raisons parmi d’autres pour laquelle les agences de sécurité nationale déconseillent l’usage de dispositifs personnels », ont ajouté les sénateurs, en référence aux dispositions du Commercial Mobile Device Implementation Plan établies en 2013 par le ministère de la Défense. Selon ce document, « les politiques du ministère de la Défense, les infrastructures opérationnelles et les vulnérabilités de sécurité ne permettent pas d’utiliser des dispositifs non approuvés et achetés en dehors du circuit gouvernemental ».

Le téléphone est-il sécurisé et les communications chiffrées ?

Les sénateurs ont demandé au ministère de la Défense et à son agence de défense des systèmes d'information, la Defense Information Systems Agency (DISA), si Donald Trump avait reçu le jour le son investiture, ou avant, un smartphone personnel sécurisé et les communications chiffrées et si c’est bien ce smartphone qu’il utilise pour ses communications électroniques. À défaut, ils demandent une information écrite sur le smartphone personnel du président, celui qu’il utilise ou a utilisé, depuis sa prise de fonction, ainsi qu’« une réponse écrite détaillant les mesures prises ou qu’envisage de prendre le DISA pour mettre en œuvre les politiques et les procédures relatives à la protection du smartphone personnel du Président ».

Les sénateurs veulent également connaître les dispositions prises par l’agence DISA pour permettre aux archives nationales des États-Unis, la National Archives and Records Administration, de conserver les tweets de Donald Trump et d'autres documents produits par le président avec son smartphone. Pendant la dernière campagne présidentielle américaine, Hillary Clinton, la candidate du Parti démocrate, avait fait l'objet d'une enquête et avait essuyé de nombreuses critiques, notamment de la part de son rival Donald Trump, parce qu’elle avait utilisé un serveur de messagerie privé pendant ses fonctions de Secrétaire d'État du gouvernement de Barrack Obama.