Un pas en avant, un pas en arrière. Depuis la révélation le 3 janvier dernier de l'existence des vulnérabilités Spectre et Meltdown affectant les processeurs Intel - mais également ceux d'AMD et ARM - chaque jour qui passe (ou presque) amène son lot de nouvelles qui ont de quoi déboussoler les utilisateurs et les administrateurs systèmes. Après la publication des premiers correctifs Spectre, on apprenait ainsi que Microsoft avait fait état d'une baisse significative de performance pour certains PC Windows. Une situation confirmée par Intel quelques jours plus tard qui a fait savoir de son côté que les correctifs apportés pouvaient provoquer des redémarrages intempestifs. La suite on la connait : le fondeur américain a pris la décision il y a une semaine de stopper l'installation de patchs Spectre et, fort logiquement, Microsoft marche dans ses pas en venant d'annoncer ce week-end la désactivation du correctif fauteur de troubles.

« Intel a fait état de plusieurs problèmes avec le récent système de gestion de ses processeurs pour corriger la variante 2 de Spectre (CVE 2017-5715 Branch Target Injection) pouvant causer un nombre plus élevé qu'attendu de redémarrages et d'autres comportements systèmes imprévisibles, pouvant aboutir dans certaines situations à de la perte ou de la corruption de données », a indiqué Microsoft dans un billet. La firme de Redmond fait donc machine arrière et propose ainsi une mise à jour (KB4078130) permettant de désactiver le précédent correctif contre la variante 2 de Spectre. « D'après nos tests, cette mise à jour permet de se prémunir du comportement précédemment décrit », explique Microsoft. Ce nouveau « correctif anti-correctif Spectre » s'applique aux systèmes Windows 7 SP1, 8.1 et 10 (RTM, 1511, 1607, 1703 et 1709) et est poussé automatiquement via Windows Update. Une procédure manuelle de désactivation est toutefois proposée, en passant par le registre système, aussi bien pour les postes de travail Windows que pour les serveurs.