Les services de synchronisation et de partage de fichiers comme Dropbox se sont largement infiltrés dans les entreprises, conduisant certaines d'entre elles à en interdire l'accès, comme IBM en mai dernier, pour des questions de sécurité. Mais la simplicité d'usage de ces solutions de partage est trop séduisante pour que les utilisateurs renoncent à y recourir. A côté des Box.com, SugarSync, Drive de Google, d'autres fournisseurs commencent donc à pousser des offres permettant à l'entreprise de reprendre la main. C'est le cas de Varonis, VMware (avec Horizon Data), EMC (avec Syncplicity), ou encore Salesforce.com, qui prépare la sienne. Entre temps, Dropbox et consorts ont aussi renforcé leurs fonctions de sécurité.

En France, la start-up Numvision évolue depuis quatre ans dans le monde de la sauvegarde et de la surveillance externalisée des données. L'expérience qu'elle a acquise lui a permis d'élaborer une solution de partage et de synchronisation de fichiers qu'elle distribue suivant deux modèles. Baptisée Numsync, l'offre sera d'une part fournie par des prestataires de services hébergés à des TPE/PME auxquelles ils servent déjà d'autres fonctions : du back-up, par exemple, ou des outils de messagerie. D'autre part, Numvision propose directement aux entreprises de toute taille une infrastructure privée et sécurisée à installer derrière leur firewall. La solution se met en place sur un serveur Java et se raccorde à l'espace de stockage du client, situé sur site, ou installé dans un cloud public (Amazon, Microsoft, Google). L'offre est tarifée sur la base d'un abonnement mensuel par utilisateur.

A partir de 100 euros par mois pour 50 utilisateurs

Après une phase de test auprès de premiers utilisateurs pendant l'été, Numsync vient d'être lancée. « Le retour est très positif », constate Mathieu Pelissier, fondateur et président de Numvision. « Le serveur apporte tout ce qu'il faut pour synchroniser les répertoires des utilisateurs sur différents terminaux et différents OS ». En quinze jours, une petite dizaine de serveurs ont commencé à être déployés. Pour moins de cinquante utilisateurs, le service revient à une centaine d'euros par mois. Le prix varie en fonction des volumes. Par utilisateur, il devrait s'échelonner de 2 à 10 euros. La solution peut être mise en oeuvre dans les TPE/PME, les départements des grands comptes ou à plus grande échelle. « Si le client veut l'intégrer à ses outils de back-up et de surveillance, il peut y avoir des services complémentaires ». Cible potentielle privilégiée : les entreprises déjà assiégées par les services en trois clics à la Dropbox. « La synchronisation, c'est la brique magique », souligne le fondateur de Numvision qui pointe l'autonomie que ces services confèrent aux utilisateurs.

Numvision fournit une VM pour un test gratuit

Il est possible d'essayer gratuitement la solution Numsync pendant plusieurs semaines. « Dans ces cas-là, nous fournissons une appliance : une machine virtuelle de test en environnement réel, pour VMware, Xen ou Hyper V », indique Mathieu Pelissier. « La VM est destinée à être branchée sur un espace de stockage dans l'entreprise. » Les utilisateurs peuvent créer leur compte, comme sur Dropbox, et synchroniser leurs fichiers.

Certaines entreprises connectent le serveur sur 50 Go pour partager des fichiers entre une vingtaine d'utilisateurs. « L'outil a davantage vocation à faire du partage de documents », explique le fondateur de la société. « Nous pourrions synchroniser des serveurs avec 1 To, mais dans un monde B-to-B, le partage porte rarement sur des volumes très élevé ». Le fondateur de Numvision explique que sa société sait déjà synchroniser des volumes de l'ordre du téraoctet. En revanche, le service ne propose pas pour l'instant de streaming vidéo.

Soutenue par Oséo depuis plusieurs années, Numvision a été labellisée Jeune Entreprise Innovante.