Nouveauté de cette année à l'Open World Forum, plusieurs sessions de la première journée, jeudi 1er octobre, ont été consacrées à un Open CIO Summit animé par des DSI pour des DSI. C'est l'occasion, explique Valérie Humery, DSI de Car & Boat Medias et membre de l'ANDSI (Association nationale des directeurs de systèmes d'information), de discuter entre DSI convaincus et sceptiques des avantages et dangers liés aux logiciels libres. Sans aucune arrière-pensée commerciale : "détendons-nous, on ne va rien nous vendre", a dit Valérie Humery en préambule. Néanmoins, à l'issue de la première session, il était clair que les entreprises souhaitant aller davantage sur le chemin de l'Open Source allaient devoir s'appuyer sur des prestataires, qu'il s'agisse de développement, de conseil, d'aide à la gestion du changement, de formation... Comme l'ont très bien dit les participants de la table ronde, Open Source ne veut pas dire zéro coût. Pour les décideurs IT rassemblés en cette occasion, l'usage de briques IT Open Source n'est pas un problème en soi. Comme l'a expliqué le représentant de la société d'assurances Aviva Europe, cela présente même de gros avantages dans la mesure où l'entreprise peut ainsi intégrer des composants répondant parfaitement à ses besoins, sans avoir à acheter, cher, une solution surdimensionnée. En revanche, ils reconnaissent être prudents sur les choix à effectuer, et n'ont pas vraiment d'outils pour évaluer la pérennité d'un logiciel ou d'une communauté. Autre souci, il n'est guère aisé de procéder à des remplacements ciblés, en laissant subsister par exemple un serveur d'applications propriétaire et en en migrant certains vers des équivalents libres. "Cela obligerait à avoir deux groupes de compétence". Un bel effet de levier lors des négociations tarifaires Bien entendu, les convaincus ont fait état des économies réalisées grâce à l'utilisation de logiciels libres. Justin Ziegler, par exemple, DSI de PriceMinister, est persuadé que le site dont il est cofondateur n'aurait pu atteindre en 9 ans la place de deuxième site de e-commerce en France (en termes d'audience) s'il ne s'était pas appuyé sur des logiciels Open Source. Il a ainsi expliqué avoir dès le départ opté pour le serveur d'applications Open Source JBoss, "belle alternative à WebLogic qui coûtait les yeux de la tête", ou mis en oeuvre des fonctions avancées ou des modules d'extension d'Apache (comme le cache de données ou la compression des pages Web) afin "d'éviter l'achat de serveurs spécialisés très coûteux". Côté SGBD, sa culture Oracle l'a convaincu de partir sur 8i, d'autant qu'à l'époque les alternatives n'étaient pas légion. Aujourd'hui, lui a-t-on demandé, pourquoi ne pas migrer ? Parce que ce serait un projet purement technique, sans intérêt a priori pour le métier. La même question a obtenu la même réponse des participants de la table ronde. On a beau être convaincu par l'Open Source, il ne s'agit pas d'être dogmatique. Ce qui compte avant tout, ce sont les gains pour le métier. Si migration il y a, ont conclu les DSI, elle doit avoir lieu à l'occasion d'une refonte. En attendant, la simple possibilité de pouvoir migrer vers une solution libre suffit à donner un bel effet de levier lors des négociations tarifaires avec les éditeurs propriétaires !